Ce dessin est une reproduction tirée du manga "l'Atelier des Sorcières", le dessin a subit un petit choc mais j'espère qu'il vous plaira.
Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien et que vous avez bien vécu votre dé-confinement. Pour ma part le confinement était plus vivable que le dé-confinement, il y a un côté pas naturel et oppressant quand on sort de chez soi qui n’est pas des plus agréables. C’est impressionnant en même temps de vivre un moment comme celui-ci qui va marquer notre histoire, notre façon de vivre le plus positivement possible, j’espère. Voilà en ce moment je suis entre deux eaux, impatiente d’avancer mais à pas prudent.
J’ai été assez productive dans mon rythme de lecture, donc vous aurez de quoi vous faire plaisir sur le blog. Il faut par contre que je m’avance un peu dans l’écriture des chroniques, les livres se lisent mais les chroniques sont en pleins embouteillages !! J’ai pas mal de projets de couture qui s’amoncellent en ce moment, ma famille me passant la commande de nombreux masques, il faut jongler entre toutes ces activités.
Enfin bref… Passons à la chronique du mois. Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler d’un film, découvert par hasard qui m’a séduit par sa douceur, sa simplicité, sa brutalité parfois, un film feel good qui nous fait réfléchir sérieusement sur la façon dont on peut voir/ percevoir les gens.
La tête en Friche
Comme beaucoup d’entre vous, je suis abonné à Netflix, l’après-midi pendant le confinement j’aimais bien regarder les films sur France 2, mais quand le programme ne me convenait pas je regardais ce que je pouvais découvrir sur la célèbre plateforme. Et j’ai vu ce film qui me faisait penser à « Miss Daisy et son chauffeur », de par la différence sociale entre les personnages et la profonde amitié qui va naître entre eux, alors je me suis lancée.
« La Tête en friche » est un film sorti en 2010, réalisé par Jean Becker. Si j’ai décidé de vous en parlez c’est que ce film est basé sur un roman de Marie-Sabine Roger et que le personnage principal va vivre un tournant dans sa vie grâce à une vieille dame et quelques livres. Donc on reste dans le thème "livresque" avec une légère parabole.
Dans ce film nous faisons la connaissance de Germain, joué par Gérard Depardieu. C’est un homme simple qui vit de petits boulots, passe du bon temps avec sa petite amie et ces amis dans le bistrot du coin. Sa relation avec sa mère est plus que conflictuelle. Du coup il aime bien passer du temps dans son potager ou dans le parc, pour compter les pigeons. Un jour il fait la connaissance d’une ancienne chercheuse en agronomie, Margueritte, qui aime passer son temps à lire dans le parc. Entre eux va naître une amitié, une complicité, une affection qui va embellir et transformer la vie de chacun.
Germain est un personnage touchant, sensible, courageux et plus intelligent qu’il ne peut le penser. Il est pratiquement analphabète et a reçu peu d’éducation, du coup il a tendance à se dévaloriser, mais ces proches ne manquent pas de lui faire remarquer sa sottise. Tous sauf Annette sa copine, mais son manque de confiance en lui l’empêche d’envisager une relation plus sérieuse.
Dans ce film on est face à la violence des autres. Germain subit les moqueries de ces amis qui se moquent de lui, de ce qu’il dit, il est vu comme quelqu’un de « bête », « simplet » et fini par le penser lui-même. Sa mère le traite comme un déchet depuis toujours, ne lui montre aucune affection ou tendresse. J’ai été scotché par la résilience de Germain face à tant de violence et de méchanceté dans sa vie. On a face à nous un homme profondément gentil, qui a su combler ces lacunes et apprendre à cultiver ses atouts. C’est par exemple un excellent jardinier qui comprend le fonctionnement des plantes, des maladies, de l’impact des engrais et pesticides sur un environnement. Mais une blessure demeure, les livres. Tous ces mots qui apparaissent devant lui, se mélangent, tous ces mots qu’il ne comprend pas, ces mots qui lui ont toujours valu des brimades…
Le livre est véritablement au cœur de ce film, cet objet qui a toujours créer un blocage chez Germain, va s’avérer être son sauveur.
Les journées de Germain se ressemblent, sauf ce jour si particulier où en allant voir ces pigeons il rencontre Marguerite. Une femme douce, gentille, qui va percevoir l’intelligence et la sensibilité de Germain. Peu à peu les rendez-vous vont se faire réguliers, Marguerite va passer plusieurs après-midi à lire à Germain certains classiques comme la Peste de Camus. Elle va l’encourager à ne pas avoir peur des mots, en appréciant les lectures qu’elles lui fait, puis en l’incitant à lui lire des livres, et enfin en essayant de comprendre ce qu’il lit en comblant ces lacunes avec un dictionnaire.
Sa profonde tendresse envers Marguerite, les encouragements d’Annette, vont aider Germain à vaincre ces peurs grâce à ce qu’il a toujours fuit…les livres. Et à voir enfin qu’il n’est pas « simplet » comme il le pensait.
Une belle histoire d’amour platonique intergénérationnelle, une ode à la lecture, à la tolérance. J’ai été profondément touchée par la gentillesse de Marguerite, la sensibilité de Germain qui assume les émotions pures et simples face à un texte bouleversant. Notre vie peut s’avérer plus belle à tous moment si l'on a confiance en soi, alors comme Germain prenez votre courage à deux mains, n’ayez pas peur des monstres sous votre lit et un livre à la main, lancez-vous !
La tête en Friche, film Jean Becker, 2010, adapté roman Marie-Sabine Roger
Comments