La jeune Emma a tout pour lui réussir, argent, beauté, position sociale appréciable. Elle est célibataire et en est heureuse. Mais dans la petite bourgade de Highbury, les distractions sont peu nombreuses, surtout pour une jeune fille.
Lors du départ de sa gouvernante, qui animait ces journées. Elle va prendre sous son aile la jeune Harriet Smith, la conseiller, lui apprendre la vie. Persuadée de ses talents de marieuse et de fine observatrice de l’âme humaine, elle se met en tête de marier d’autres jeunes célibataires du village, pour occuper sa solitude et prouver invariablement ces compétences.
Dès le début, une rivalité fraternelle est présente entre Emma et Knigthley, un ami d’enfance. Ils sont en désaccord sur pas mal de sujet, et principalement sur le fait qu’Emma s’immisce entièrement dans la vie des autres et ce fait comme une mission sacrée de marier les célibataires du village.
L'excès de confiance et de liberté d'Emma va lui jouer des tours, la toute jeune Emma ne connaît pas encore bien la vie et le cœur des gens et va se faire avoir à son propre jeu.
Jane Austen, une belle plume de la critique sociale de l'Angleterre du XIXème
Aussi célèbre que William Shakespeare, Jane Austen est autant connût pour ces romans de mœurs que pour les nombreuses adaptations cinématographiques qui en ont découlé. Elle est née dans une famille au revenu modeste, mais plutôt respectée puisque son père était pasteur, et que ces ancêtres se sont bien positionnés dans l’échelle sociale. Ce n’est seulement qu’à 35 ans qu'elle se décida à publier son premier roman « Raison et Sentiments », sous un autre nom, ce qui était plutôt courant à l’époque, surtout lorsqu’on est une femme, mais il apparaît qu’elle l’est fait également par pudeur.
Reconnu assez modestement de son vivant, ce n’est que grâce à son neveu que l’on apprend à plus connaître l’auteur et ces romans. Et par la suite, à partir des années 1940, elle est devenu l’un des plus grands écrivains anglais, icône de la littérature romanesque et réaliste anglaise. Avec Jane Austen, pas de drame à la Shakespeare, pas de trahison, de quête héroïque, seulement une retranscription du quotidien, de la société, mais également de la vie de jeune fille anglaise qui doivent trouver un mari pour leur assurer un statut, avec toujours ce petit trait d’humour.
Dans la petite bourgade d'Highbury...
Emma, c’est avant tout l’histoire des habitants de Highbury, principalement vu à travers l’auteur et de cette dernière. Le deuxième thème est le mariage, car les jeunes personnes que nous suivons sont en âge de se marrier, d’ailleurs l’histoire débute par le mariage de la sœur d’Emma et de sa gouvernante, mais d’autres mariages suivront au fil du roman.
La morale est très présente dans les œuvres de Jane Austen, Emma au fil des pages, va mûrir, et mesurer les conséquences de ces erreurs. A plusieurs reprises, sa conduite, ses erreurs de jugement vont faire l’objet de sévères réprimandes, surtout de la part de Mr Knigthley. En effet, ce dernier met particulièrement en garde Emma, envers son comportement :
Hautaine, surtout envers des classes sociales différentes, il faut toujours prendre en compte le contexte de l’époque, les classes sociales étaient très souvent bien distinctes et séparées dans leur vie quotidienne…
Orgueilleuse et très sûr de ces capacités, Emma est persuadée d’être un juge infaïble des sentiments et une entremetteuse de talent. Malgré les avertissements de ces proches, elle ne souhaite pas voir la vérité, sauf quand elle s’impose à elle.
Les leçons d’humilité sont aussi données par Jane Austen, qui trompe le lecteur et Emma dans les intrigues amoureuses entre les personnages. Comme Emma, on a été aveugle, on a pas su déjouer l’intrigue de l’auteur, et on est tout penaud… :p Et oui, comme Emma, on a été trop orgueilleux en estimant pouvoir battre l’auteur. Orgueil, préjugés, ou le manque de caractère et de détermination d'Harriet Smith, sont des ‘’défauts’’ contre l’auteur nous met en garde, mais des leçons de vie toujours inculquée tout en douceur. Sa fine analyse des personnages, nous montre rapidement quels sont ceux qui ont l’âme belle ou non.
Le style de l’auteur est soutenu (mais courant pour l’époque lors de laquelle il a été rédigé). Certaines expressions sont pour nous peu courante, difficile à déchiffrer... Mais avec plus d’expérience dans la lecture de ce genre de roman, cela n’est plus aussi dérangeant. Ça nous apporte un véritable éclairage sur les modes de pensée et d’expression de l’époque. Donc ne vous découragez pas dès les premières pages, prenez votre temps, car les romans de Jane Austen en valent la peine.
Jane n’hésite pas à nous révéler les pensées, émotions, d’autres personnes dans la même situation. Par exemple dans une scène de dîner, on nous révèle les pensées et le ressentit du dîner pour plusieurs personnages autours de la table. Son style est parfaitement maîtrisé et ne rend pas ce genre de scène confuse. On passe de l’auteur, aux personnages avec fluidité sans que cela nuise aux récits. Jane Austen à une analyse fine du comportement et des modes de pensée de la société de son époque : les classes sociales, les relations amoureuses, la situation, le voisinage, les ragots… Il y a plus de proximité avec le récit et les personnages, surtout qu’il s’agit apparemment d’une petite noblesse de province. On prend plaisir à suivre ces petites intrigues de voisinage (ragots, intrigues…). Après tout, nous aussi on prend un intérêt à suivre les ragots et intrigues de notre bourgade.
Des personnages haut en couleur
Jane Austen ne décrit pas l’apparence d’une personne quand on la rencontre pour la première fois. Par contre, elle met un point d’honneur en décrire les qualités, les défauts, même pour ceux qui sont secondaires au récit.
Les descriptions de l’auteur aiguillent bien dans la compréhension de la personnalité des personnages. Ce n’est que lorsqu’un personnage n’est pas connût de l’héroïne qu’on a une description physique de la personne, c’est le cas pour Harriet Smith. Bien qu’Emma soit le personnage principal que l’on suit tout au long du roman on ne sait pas trop à quoi elle ressemble physiquement.
Curieusement, Emma fait exception aux autres romans, car elle est une des rares héroïnes qui n’a pas besoin de se marier pour assurer sa sécurité financière, matérielle… une femme très moderne en soi. Cependant, en femme du monde, elle prend très au sérieux les situations et les rangs sociaux, si bien qu’elle n’a pas d’ami de son âge dans les environs, et rechigne à partager un repas avec des personnes qu’elle jugerait inférieure. En campagne, la société est restreinte, elle se rend compte petit à petit qu’elle doit revoir ces idées si elle ne veut pas rester seule avec son père. De plus, elle se lie d’amitié avec Harriet Smith, un choix qu’elle assume parfaitement, alors que l’histoire de ses parents et de sa naissance est douteuse (ce qui est très mal vu à l‘époque). Emma à un tempérament énergique mais trop sûr de ces capacités. Malgré ces défauts, Emma à un petit côté naïf et jeune, elle se fait un grand juge de la personnalité des autres. Mais elle est incapable de déchiffrer les véritables sentiments des autres (surtout lorsque cela la concerne). Les adultes remarquent sa conduite trop ambiguë, mais elle ne prête pas crédit à tout cela. Seuls les deux frères Knigthley informent Emma de son comportement et de ces répercutions.
La candide et très jeune Harriet à un côté très naïf, c’est surtout à cause de son manque d’expérience du monde. Elle est très influencée par les goûts, les recommandations d’Emma Woodhouse, elle a parfois un côté qui nous agace à ne pas être capable de prendre de décision seule quand Emma est dans les parages, c’est vraiment sur la fin du roman que l’on apprécie plus son personnage qui a su s’épanouir en dehors de l’influence d’Emma.
Franck Churchill est un personnage vif, malicieux, taquin, enjoué. Il va amener de la vie dans le petit village : promenade, repas champêtre, soirée, fêtes sont un des nombreux divertissements que son arrivé à provoquer.
Mr Knigthley est un homme réservé, sage, bienveillant, et fin observateur du comportement des autres. Il ne se trompe jamais, aux grands désarrois d’Emma.
Dans les romans de Jane Austen, il y a toujours des personnages désagréables, c’est le cas de Mme Elton. En plus d’être ennuyeuse, elle est impertinente, grossière et pleine de mauvaise manière. Elle prend un peu trop ses aises et de l’importance par rapport aux autres membres de la communauté.
Une constante dans le thème austenien, c’est l’introduction de personnage excentrique, voir ridicule parfois. Dans le cas présent, il s’agit de Monsieur Woodhouse. Ce vieil homme anxieux, avec peu de distraction, et ne comprend pas pourquoi les gens se marient, sortent, habitent en ville ou mangent des gâteaux… Tout est rapidement dangereux pour lui et le moindre changement peu prendre des proportions énormes à la limite du ridicule, ce qui le rend très comique. Mlle Bates est également un de ces personnages excentriques que l’on affectionne, gentille et généreuse, elle en est pas moins extrêmement bavarde, parfois à la limite du supportable (juste en lisant, on s’en rend parfaitement compte ;))
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Le style austenien, toujours aussi agréable à lire
humour, ironie légère
fine analyse des personnages
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Quand Emma est hautaine et orgueilleuse sa m'énerve
Emma, Jane Austen, édition ebooks libres et gratuits, octobre 2010