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Elline

A.B.C. Contre Poirot


Notre cher Mr Poirot est à la retraite, enfin, pas complètement, sa dernière affaire à bien faillit le tuer.

Mais là, il pense qu’une nouvelle et très intéressante affaire va arriver. Il sait cela car il a reçu une lettre, d’un certain A.B.C., qui lui indique qu’il va bientôt prendre part à un nouveau jeu.

Un jeu de piste, pour trouver le meurtrier avant le meurtre. Hastings et Japp, pensent que c’est l’œuvre d’un petit plaisantin. Hercule Poirot est d’un autre avis, pour lui, il y a un adversaire de taille derrière ces lettres, qui ne va pas se laisser prendre au piège aussi facilement, que ce que l’on peut penser.

Scotland Yard, Hercule Poirot, le Capitaine Hastings et un comité de soutien composé de proches sont bien décider à démasquer A.B.C.. Une nouvelle intrigue pour nos petites cellules grises et celles de Poirot.

Encore un de mes livres préférés d’Agatha Christie, tout premièrement parce que l’intrigue est vraiment géniale ! J’aime bien la manière dont est écrit le récit, de suivre plusieurs personnages et point de vue. On voit tout se dérouler devant nos yeux, et pourtant, on se laisse prendre, on doute, on enquête aussi. Mais croyez-moi, vous ne trouverez rien du tout ! Enfin, comme d’habitude.

Maître de l'enquête et de la narration

Ce qui est bien dans les récits d’Agatha Christie, c’est que le mode de narration n’est pas toujours le même, un sacré exercice de style. C’est le capitaine Hastings qui nous raconte cette histoire. Mais parfois, c’était Poirot que l’on suivait, parfois une tierce personne ou de manière omnisciente !! Ce que j’aime bien avec Hastings comme narrateur, c’est qu’il essaye d’analyser les réflexions de Poirot, et a toujours un certain trait d’humour anglais lorsqu’il décrit une situation ou encore mieux ! Les petites manies de Mr Poirot.

Ce qui est plus difficile dans cette enquête, c’est qu’il y a beaucoup de personnages, que l’on découvre au fur et à mesure. Poirot voyage, enquête aux quatre coins du pays. On n’est pas dans une enquête classique en huit clos (comme c’est très courant dans les romans d’Agatha Christie. Là, on est sur une véritable enquête de terrain et c’est beaucoup plus difficile de trouver le coupable et d’enquêter. En plus enquête exceptionnelle, mesure exceptionnelle! Poirot sort le grand jeu, réuni une troupe de choc, utilise la presse, la police. Il met en place les grands moyens pour cerner l’assassin.

Oh et si vous êtes un habitué des romans de Mr Poirot, essayez de trouver (quand vous lirez ce récit), avec qu’elle affaire, il fait un parallèle. J’aime beaucoup quand on fait des parallèles comme cela, ça donne plus de corps, de vie à l’histoire et aux personnages !!

La maîtrise des événements, du suspens, nous montre l’immense talent d’Agatha Christie. Dans A.B.C. , elle nous mène par le bout du nez, et nous emmène dans une course effrénée pour savoir qui va gagner: Poirot ou le meurtrier ?

Intrigue unique et prenante

Nous retrouvons ce cher Hastings, de retour d’Amérique du Sud, où il a laissé sa famille pour quelque temps, l’occasion de régler quelques affaires et de revoir de vieux amis. Il nous explique cette affaire, et ce, à quoi il a assisté en compagnie de Poirot. Il décide de retranscrire ce récit de manière la plus fidèle possible, malgré quelques licences poétiques. En plus, il est certain d’avoir l’aval d’Hercule Poirot sur ce qu’il écrit, alors que demander de plus. En parallèle, on suit l’histoire d’un dénommé Alexandre Bonaparte Cust, un vendeur de bas itinérant. C’est également un ancien soldat de la guerre 14-18, un peu solitaire qui a subi une grave blessure de guerre. Vous retrouverez également ce bon vieux Japp et son humour, son manque de tact et, il faut le dire, son flair légendaire.

Différents meurtres vont être commis, suivant un rituel bien rodé, le meurtrier écrit une mettre humoristique à Hercule Poirot pour l’avertir du lieu du prochain meurtre. Nous commencerons donc par le meurtre de Mme Ascher à Andover, puis de Mlle Barnard à Bexhill. Et ainsi de suite, jusqu’où va aller A.B.C., etc. A chaque réception d’une nouvelle lettre la tension monte.

L’important içi, ce n’est pas d’en savoir plus sur la victime, mais sur le meurtrier, sa façon de penser. Poirot passe son temps à s’interroger sur la personnalité de l’assassin, car c’est comme cela que l’on pourra au mieux le démasquer. Et sincèrement, le dénouement va être à couper le souffle sans hésiter. Attention malgré tout, le mode d’enquête étant assez différent de la plupart des enquêtes de monsieur Poirot, une certaine lenteur dans la résolution du crime dû à l’inaction du personnage face au fait (oui, car il réfléchit beaucoup) est malgré tout un peu présente au départ.

C’est une intrigue vraiment unique, très prenante, une traque haletante, avec une ribambelle de personnages. Une de mes enquêtes préférées, ou je me suis bien fait berné. Et ne vous en faites pas, l’intrigue se termine comme d’habitude, par un monologue magistral d’Hercule Poirot, qui nous dit tout sur cette affaire. Et rappelez-vous, la personnalité du meurtrier est la clef.

C’est pour toutes ces raisons que l’intrigue d’A.B.C. contre Poirot, mérite un bon 9/10 (d’un côté c’est Agatha Christie)

A.B.C. contre Poirot, Agatha Christie,, édition Lattes et Le Masque, 1950, première parution 1938

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