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  • Elline

Le Château de ma mère


Nous sommes à présent dans le deuxième mois des vacances de Marcel, et tous les jours il part chasser avec son père et son oncle Jules.

Dans les collines de la Treille, il va faire la connaissance d’un jeune garçon, surnommé Lili. Il va lui faire découvrir ces collines, leurs secrets et cachettes, mais aussi l’art de la chasse avec des pièges.

Mais la fin de l’été est pour bientôt, et toute la petite famille préférerait grandement rester dans cette maison cosy toute l’année, plutôt que de retourner à la ville.

Le récit étant un diptyque, le château de ma mère commence sur les chapeaux de roue, sans préalable ni préambule. Lors de la lecture, tout s’enchaînent bien, mais on n’a pas l’impression de lire une histoire, mais d’assister, de visualiser les souvenirs d’un petit garçon.

Une petite madeleine de Proust

On retrouve cette ambiance chaleureuse et familiale propre aux vacances et aux souvenirs de famille, ce livre fait l’effet d’une petite madeleine de Proust. C’est vraiment une lecture qui n’a pas d’âge, pas de temps, pourtant je ne chasse pas pendant, mes vacances et je ne vais pas dans le Sud. Et pourtant, tout nous semble familier. C’est cette ambiance familiale, chaleureuse, reposante qui nous séduit, une existence faite de moment et de bonheur simple.

La narration a un côté très poétique, la prose de Pagnol est impressionnante, on sent la personne cultivée, et amoureuse de sa Terre natale dans ces lignes, qui chérit ses moments qui appartiennent à une époque qu’on ne connaîtra jamais et qu’il a à peine connu. Je trouve qu’il y a une nostalgie très profonde et mélancolique (dans le sens agréable du terme) chez les personnes qui comme Marcel Pagnol ont connu les deux grandes guerres.

Un coup de cœur pour le jeune Lili

Le personnage de Lili est très drôle, rafraîchissant, impulsif et téméraire. Il fait plein de fautes d’orthographes, et n’est pas très assidus à l’école. Par contre il sait pleins de choses sur les différentes espèces d’oiseaux, sur la chasse, sur ces collines. J’aime beaucoup sa tirade sur les touristes qui vont et viennent sur leur terre sans demander la permission et n’en faisant qu’à leur tête, le début de l’envahissement de la Côte d’Azur à la belle saison. Cela fait vraiment écho à notre époque, et c'est un des raisons pour lesquelles je ne suis pas fan des zones très fréquentées.

Les excursions dans les chemins clandestins

Deux mois de vacances, c’est déjà bien assez, et il est l’heure pour Marcel de retourner à la ville, et à ces cours. J’ai été impressionné par la description de Marcel Pagnol sur les cours, l’organisation de son emploi du temps, de ces révisions. A l’époque, passer son certificat d’étude, c'était une sacrée épreuve qui à encore plus de valeur que de passer son bac aujourd'hui.

Cela avait une véritable valeur et exigeait un réel engagement des enfants, et il fait ça avec bonne volonté, sans rechigner, fier de ces progrès (peut-on en dire autant maintenant ?... non allez, ne nous lançons pas dans des débats). Mais ce petit garçon m'a impressionnée, et en même temps, la rébellion gronde en lui, l'adolescent risque d'être un peu plus turbulent.

En tout cas son papa et sa maman, qui sont très gentil (surtout sa maman à ses dires), réussissent à s’organiser pour lui faire plaisir, et passer tous leurs weekend dans la maison de vacances. Mais la marche est fatigante et longue, et le seul raccourcit connu, passe le long de 4 ou 5 châteaux aux propriétaires bien mystérieux. S’ensuit de nombreux aller-retour par le raccourcît, des moments vraiment divertissants ! Parfois drôles, parfois périlleux ou effrayant, on se demande qui ils croiseront à chaques nouvelles transgressions.

Le récit se termine par un épilogue, emprunts de tristesse et de mélancolie, on apprend ce que son devenue ces jeunes enfants que nous suivions pendant leur vacances. On termine cette histoire sur une note douce/amère, loin de l’insouciance des vacances mais tellement en phase avec notre ressenti récit.

Sa y est, le douce mélodie de l'enfance est terminée, j'ai hâte de poursuivre leur aventures et voir comment ils grandissent. J'ai passé un moment agréable, drôle, triste, mélancolique, une valse de sentiments qui vaut bien pour moi un bon 10/10.

LE CHATEAU DE MA MERE, Marcel PAGNOL, édition de Fallois, collection Fortunion, 2004 (sorti en 1958), dessin de Sempé

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