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  • Elline

Chicago Requiem, la Saga des Henderson


Les Henderson, sont une famille puissante qui règne sur Chicago depuis de nombreuses années.

Si les précurseurs de cette grande famille ont bâti leur réputation sur des bases saines. Ce n’est pas le cas de Raymond. Ces manigances, ses intrigues, ses secrets, son aveuglement face aux agissements de sa fille Mérédith, ont conduit la famille Henderson à faire la une des journaux et voir leur nom salis.

Des années plus tard, William a succédé à son père, il a restauré la réputation de sa famille, amélioré les relations avec ses cousins.

Et s’efforce de soutenir au mieux sa femme, fragile et sensible à cause de nombreux déboires professionnels et sentimentaux.

Mais ce bonheur sera bientôt illusoire, Mérédith a terminé de purger sa peine de prison, elle s’est mariée à un criminel avec qui elle développe un business bien rôdé de maison close, fabrication d’alcool, trafic humain…

Mais ça ne lui suffit pas, ou plus. Elle veut Chicago, elle veut la tête de son frère, sa belle-sœur, ses cousins ! Elle les veut tous et sa vengeance va ébranler la famille Henderson.

Je remercie Carine Foulon pour nos échanges, sa gentillesse, et son observation. Car elle a su que son récit me plairait, elle ne sait pas tromper ! Dès le début, comme beaucoup de gens, c’est avant tout le contexte, les années 20, m'a totalement séduite.

La narration est particulière, des phrases courtes, simples, aux descriptions modestes et pas assez suffisante selon moi. Mais cela colle bien avec la trame de l’histoire, le rythme s’accélère dans les moments de doute, de tension, d’effroi.

Et grâce à cela l’intrigue, le suspens sont aux rendez-vous, les fréquents allers-retours entre passé et présent renforce cela. Au départ, la trame narrative est plus lente, on est concentré sur les personnages, les relations familiales houleuses. Une fois la famille touchée, c’est le thriller qui est aux rendez-vous, secrets, meurtres, prostitution, manipulations, enlèvement.

Un roman noir qui donne le frisson

La famille Henderson ne nous montre pas un beau visage, manipulation, mariage pour l’argent ou asseoir son pouvoir, harcèlement moral, chantage financier. Peu de membres se montrent si mauvais, mais cela suffit pour entacher la réputation de toute la famille.

L’ambiance qui tourne plus autour de la famille Henderson au départ, et des relations familiales, des histoires d’amour entre les personnages. Bascule dans une ambiance un peu perverse qui ondule à travers les pages, se faufile comme un serpent et viens nous mordre au moment où on s’y attend le moins. On n’arrive pas toujours à cerner les personnages principaux, ce qui nous amène dans des situations flippantes où on ne sait pas qui croire, ce qu’il se passe et rend les intrigues surprenantes !

La mafia n’aide pas non plus à rendre leurs interventions rassurantes. Quand ils sont dans les parages, on ne sait pas si nos personnages existeront encore quelques pages après.

Des années 20 timides

Pourquoi timide ? Nous sommes plongées dans les années 20 à Chicago, un climat, une ambiance bien particulière. Les maisons closes jouxtent des théâtres, les contrebandiers sont à l’affût de personnes à manipuler pour cacher leurs marchandises. La tension monte progressivement, plus les personnages sont confrontés à une situation difficile, plus la tension monte, l’ambiance se fait lourde dans la ville. Les cadavres deviennent nombreux, les collègues d’Al Capone imposent le silence à ceux qui pourraient parler.

Par contre, je ne ressens pas totalement l’ambiance de ces années, que ce soit dans les tenues, les coiffures, l’architecture, on manque de description, qui sans alourdir le récit, aurait consolidé l’ambiance du lieu. Tout comme les personnages historiques, les indiquer et les faire intervenir, ne fait que consolider le récit. En revanche, j’aurais aimé qu’ils interviennent un peu plus dans l’histoire, leur intervention est anecdotique.

Où sont les réceptions, les salons de jazz, les bar clandestin!! J’avais peut-être trop d’attente, trop d’envie, j’apprécie qu’il y ai des périodes de relâche, de description qui nous permettrait de vraiment être dans cette ambiance à la fois festive, belle et oppressante, pleine de frissons à chaque coin de rue.

Petit coup de cœur pour la scène du grille-pain qui m’a rappelé la série Down Town Abbey, quand Mme Hugues, elle aussi cède à la tentation de ce nouveau gadget.

Des personnages qui nous surprennent jusqu’à la fin

Dans un premier temps, merci d’avoir fait un arbre généalogique ! Sincèrement, les premiers chapitres sont un peu fastidieux, on se perd entre les différents membres de la famille. Le démarrage de l’histoire est alors un peu difficile, mais après cela se fluidifie.

Les personnages sont fondamentaux dans un thriller, leur psychologie est essentielle pour tenir le récit. Et nous avons avec cette famille Henderson de quoi nous faire bien réfléchir sur les gens. Les personnages qu’on aime ou non en fonction de nos affinités personnelles, ont au moins le mérite d’être travaillé, complexes, ni bon, ni mauvais.

William par exemple est difficile à cerner tant il bascule des deux côtés assez facilement. J’ai moins apprécié son côté manipulable et très admiratif du génie créatif de sa sœur. Il a du mal à se détacher des mauvais travers de sa famille.

J’ai beaucoup aimé Susan, qui est plus courageuse et loyale qu’on ne le pense, malgré sa grande fragilité, elle est assez attendrissante. J’aime bien son âme blessée, qui se bat pour vivre.

Pour les personnalités les plus sombres, il y a des choses difficiles à déchiffrer. Richard est assez énigmatique, on ne perçoit pas facilement tous les contours de son personnage qui est assez malsain au final. Meredith quant à elle, elle n’est pas simplement méchante, elle est cinglée. Aucune ne limite, aucun sens moral, aucune compassion, mégalo, narcissique, une vraie psychopathe.

Pour moi les autres membres de la famille sont assez anecdotiques, car peu présent dans le récit, toujours au second plan, illustrant l’histoire, leur donnant du corps, sans plus. Je pense à Nelly par exemple, Eileen, Rose à un peu plus d’intérêt dans l’histoire. Son personnage est touchant, mais je préfère Susan.

Des années 20 en toile de fond qui se fait trop souvent oublié, et pourtant on sent qu’il y a eu de la recherche, une documentation importante. Tout cela pour mieux mettre en lumière une famille qui se déchire et des personnages bien travaillés, un 7,5/10.

Chicago Requiem, La saga des Henderson, Carine Foulon, auto-édition, 2017

Petit lien si vous voulez suivre et/ou découvrir l'auteur : https://lectiole.blogspot.com/

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