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Marie Antoinette, Les grands procès


La reine Marie-Antoinette, qui ne l’a connaît pas ! La dame à la brioche, la frivole, la dépensière, bref celle que les français surnommaient l’Autrichienne, n’a pas été la reine l’a plus apprécié du peuple de France.

A travers le récit de son procès, nous allons suivre les derniers jours de la vie d’une reine, d’une épouse, d’une mère, tout simplement d’une femme.

On oscille entre les étapes du procès, des accusations pénibles, de la prison, mais également des grands moments de notre histoire qui ont ternis la réputation de la reine ou au contraire, ont précipité la chute de sa famille.

Un peu de rigueur, l’histoire c’est du sérieux !

Je suis une férue d’histoire, à tel point que j’étais de très mauvaise humeur lorsque je n’avais pas une note au-dessus de 15/20. J’aurais bien aimé être professeur, mais il faut l’avouer, l’histoire ce n’est pas l’une des matières préférées des élèves, je ne suis pas excellente en orthographe, et j’ai de sérieux problème avec le programme scolaire imposé….Enfin voilà, esprit trop libre, mais pour une fois, j’ai l’occasion de partager cette passion. Ne vous inquiétez pas, ce livre est vraiment intéressant, en plus de nous apprendre des choses, j’ai été à la fois bouleversé et impressionné par ce qu’a enduré cette femme et le traitement qu’elle a subit.

Ne vous attendez pas à un roman, à une fiction très imagée, ce sont l’histoire des derniers jours d’une reine, d’une grande dame que l’on nous raconte. Les amateurs d’histoire seront conquis, pour ceux qui ont moins apprécié cette matière à l’école. Ne soyez pas réticent, vous n’allez pas apprendre des dates, réciter des faits historiques.

Mais vous allez découvrir, à travers l’histoire de Marie-Antoinette, des éléments sombres et pas toujours mis en avant dans l’histoire révolutionnaire de notre pays.

On a appris pleins de chose sur la Révolution française, pendant ce récit, l’avarice du clergé et de la noblesse qui a saigné le tiers état à blanc. Le Roi qui a fait de mauvais choix politique, bref pleins de petits éléments qui ont conduit à cet événement de notre histoire.

J’apprécie le fait que l’on montre plusieurs facettes d’un événement, vous connaissez les héros sans-culotte délivrant les prisonniers de la bastille, la déclaration des droits de l’homme, le premier gouvernement républicain. Mais à travers les derniers jours de Marie-Antoinette, l’on fait face également à la mégalomanie de certains révolutionnaires qui agissent plus pour leur intérêt que pour la communauté, la barbarie, les procès truqués, la maltraitance, le pillage, l’inhumanité des facettes sombres de la Révolution. Les scènes racontant la maltraitance, la malnutrition et le lavage du cerveau du jeune dauphin âgé de 7 ans sont des scènes assez choquantes.

Un docu-fiction historique d’un procès joué d’avance

Le récit est bien écrit, la lecture et fluide et ceux malgré les réguliers de saut dans le temps. La narration principale s’attarde sur l’emprisonnement de la famille, le procès et la mise à mort de la reine, qui ne portait plus le titre de reine mais était seulement la veuve Capet. Les lieux sont bien décrit, sans pour autant alourdir le récit, on est pas submergé de date, mais simplement emmené dans une histoire. Je n’ai jamais lu de récit biographie, alors je ne sais pas à quoi m’attendre, mais je ne pense pas que sans sois un pour autant mais c'est assez proche. La narration est principalement à la troisième personne, on à un peu l’impression d’être dans une sorte de docu-fiction au départ, petit à petit on se concentre uniquement sur le personnage de Marie-Antoinette.

Les sauts dans le temps sont des phases du récit que j’ai adoré, on a vraiment les clefs de ce qui a conduit cette reine en prison, mais également ce qu’on lui reproche et sur quoi c’est fondé la haine que voue une bonne partie du peuple à cette femme. On en saura plus sur l’affaire du collier, de la fuite de Varenne, ou encore de la conspiration de l’œillet.

D’avance on le sait le procès est truqué, Fouquier Tinville n’a aucun élément pour inculpé la reine, elle ne régnait pas, ne siégeais pas au conseil et personne n’a rien à dire contre elle. Les chefs d’accusations, les témoins, les preuves, tout va être truqué. Et si certains voulait la voir condamner, on sent rapidement que tout le monde n’est pas à l’aise avec la sentence choisie. J’ai un peu l’impression d’assister à une véritable chasse à la sorcière.

Une reine, une mondaine, mais avant tout une femme

Marie Antoinette est un personnage de l’histoire que je connaissais, mais pas aussi bien que je le pensais, on nous dépeint un personnage qui n’a jamais vraiment été accepté. Elle n’a pas été l’instigatrice des premiers élans de la Révolution, mais sa victime. Nous sommes bien loin du portrait qu’on nous en a toujours fait lors de nos cours. La femme froide, orgueilleuse, dépensière, est enfaîte une mère dévouée, une des rares à avoir élevée ces enfants, une épouse tendre. Mais surtout une femme, dont le seul crime est d’être autrichienne, reine, bref de ce qu’elle représente.

J’ai été frappé par la simplicité, la bonté, l’humilité de cette femme pendant toute sa captivité. Mais on comprend rapidement qu’elle ne réalise pas tout de suite qu’elle est condamnée, elle s’est qu’elle ne sera plus reine, mais n’envisage pas une seconde tous les malheurs qui vont s’abattre sur sa famille et ses proches. Elle a un premier déclic avec la mort de son amie, la princesse de Lamballe, mais c’est la séparation avec sa famille qui va vraiment l’achever.

On rencontre d’autres personnages dans cette histoire, le célèbre amoureux de la reine le Comte de Fersen, Louis XVI, Madame Royale. Mais un m’a marqué plus que les autres, c’est Fouquier Tinville, un des visages les plus profiteurs et les moins humanistes de cette Révolution. Qui va se faire un plaisir de couper la tête au libraire du coin, qui a eu le malheur de vendre un livre à un partisan de la monarchie. Enfin voilà, vous cernez un peu le personnage ???? Il est clairement antipathique et est le pendant obscure parfait de la reine.

On ne peut pas renier les effets de la Révolutions, la promotion des valeurs que notre pays porte toujours, mais j’ai adoré ce livre qui m’a apporté un éclairage sur la Révolution, l’ombre derrière la lumière. C’est également le cas pour le personnage de Marie Antoinette, ce n’est pas une sainte, mais elle est loin de l’orgueilleuse reine à coiffure bouffante. Le portrait qui lui ressemble le plus est sans doute celui la représentant dans une tenue plus simple, près du Triannon, dans un cercle intime restreint, loin des fastes et de la rigidité de la cour de France. Un excellent 7/10 pour cette plongée dans l’histoire, qui croyez-moi, n’est pas si terrible que cela.

Marie Antoinette, Les Grands Procès, édition de Crémille, Claude Bertin, 1995

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