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Elline

J'avais 15 ans, vivre, survivre, revivre


Elie est un jeune garçon vif, intelligent, curieux, qui vit une vie relativement paisible et joyeuse entouré de sa famille.

Bien que très jeune, il perçoit les premières tensions prémices d’une guerre avenir.

Malheureusement, la guerre ne va pas l’épargner, ni même sa famille et sa vie va en être marqué à jamais.

A travers ce récit de vie, nous allons suivre l’histoire d’un jeune enfant qui doit devenir un homme bien trop vite.

L’histoire d’un jeune homme perdu, qui a besoin de comprendre qui il est pour reconstruire sa vie, son histoire.

Et l’histoire d’un homme qui après avoir passé sa vie à tout donner et aider les autres, à tout simplement décider que l’on ne doit jamais oublier cet histoire.

Merci à la maison d’édition Leduc/ Alisio de m’avoir contacté pour chroniquer ce témoignage. Comme vous le savez, je suis une grande fan d’histoire, c’était même une obligation pour moi, ma mère étant fan de château, ma tante l’est tout autant. Mais mon père lui, était particulièrement doué dans ce domaine, surtout en histoire contemporaine. Autant dire que j’étais prédisposée à m’intéresser à l’histoire. J’aime beaucoup le XVIIème siècle et l’Antiquité. Mais j’ai toujours eu des difficultés à étudier, c’est une période que j’ai toujours trouvé profondément bouleversante. Donc comme vous vous en doutez, cela a été une lecture instructive et difficile à lire.

Pudeur, simplicité, et émotion

L’histoire est écrite, c’est surtout valable dans le prologue, comme une succession de souvenir qui resurgissent. Après c’est fait de manière plus chronologique. Le récit est bien écrit, le langage utilisé est très accessible. Les descriptions de son vécut son assez succincte, il ne rentre pas dans les détails de son histoire. Et en même temps, est-il besoin d’en dire autant alors que l’on sait tous qu’elles horreurs ce sont produites à cette époque.

Et sincèrement, même si on n’en sait pas grand-chose, les conditions de vie dans le ghetto à Varsovie ou dans les camps de concentration suffisent à nous horrifier. L’auteur nous fait bien comprendre, régulièrement dans le récit, qui lui a été pendant très longtemps difficile de parler de ce qu’il a vécu, et l’on ressent parfois, cette pudeur, cette distance dans la façon d’écrire.

Cette pudeur, cette sobriété dans le récit ne me dérange pas dans ce cas précis, car je trouve que cela laisse quand même passer le message de ce témoignage, à la fois dans le devoir de transmission de cette histoire et de valeurs. Un petit bémol pour moi, c’est les déclarations à la fin du livre apporte un éclairage sur la personnalité de monsieur Buzyn, je n’ai pas trouvé cette partie très intéressante, car le témoignage d’Elie suffisait à lui-même. Et je suis un peu déçu de ne pas en avoir su plus sur sa sœur, comment elle s’est remise de tout cela, mais après tout c’est son témoignage, pas celui de sa sœur.

Vivre

Ce qu’il faut bien comprendre, pour ceux qui ne connaissent que très peu cette période de l’histoire, c’est que les enfants qui étaient déportés par les Nazis, étaient tué pratiquement dès leur arrivée dans les camps, surtout à partir de 1943/1944 où les faiblesses du régime se faisait sentir. Elie Buzyn a donc eu beaucoup de chance.

Cette histoire débute dans un contexte chaleureux, une vie simple, agréable, remplie des soucis du quotidien. Le père qui travaille beaucoup et impose le respect, le frère ainé qui commande un peu trop, le petit dernier, le petit chouchou de la famille. Et surtout, la maman, la gentille et douce maman. Une famille heureuse, aisé, qui donne autant que ce qu’elle reçoit et qui essaye de transmettre c’est valeur humaine de bonté, de compassion, de tolérance et de gentillesse. Des valeurs qu’Elie Buzyn, a réussies à garder intact, comme une petite lueur dans les moments les plus sombres.

Je suis assez impressionnée par tous ces détails de jeunesse, et surtout, qu’un si petit homme se souvienne du climat qui se fait de plus en plus tendu en Pologne. Il a moins de souvenir de son père, en tout cas il en parle moins dans ce récit que de sa mère, mais cette dernière était beaucoup plus présente dans ses jeunes années.

Je n’ai pas perçu cette histoire comme un moyen de s’exorciser, pour se soulager du poids de ces souvenirs. C’est une histoire écrite pour les autres, pour les générations futures, c’est une pierre de plus dans l’édifice des témoignages de cette époque.

Survivre

Puis le choc est terrifiant, du jour au lendemain leur vie s’effondre, la terreur devient leur quotidien, ils perdent leur maison, leur biens, leur travail, leur droit. Ce qui est terrifiant à voir via ses yeux d’enfant, c’est comment la guerre à profondément marqué ses parents, son père patron d’usine si imposant, et sa douce et gentille maman, deviennent à la suite de l’assassinat de leur fils ainé l’ombre d’eux même. Ils ont perdu la vie bien avant d’être déporté à Auschwitz. Ses parents, sa sœur, n’arrivent pas à faire face à cet horreur, et une phrase m’a frappé, la mère d’Elie, a su très rapidement que elle et son mari ne survivrait pas et a dit à son fils de tout faire pour survivre. A onze ans il travaille tous les jours pour avoir un peu de nourriture supplémentaire, des tâches longues, pénibles, difficiles mais sa détermination ne flanche pas.

Mais je vous assure que c’est durant la longue marche de la Mort dans le froid glacial de l’hiver, que sa force, sa détermination vont être mis à rude épreuve, et cette étape traumatisante de sa vie, l’a impacté dans le futur d’une manière bien surprenante.

Ce sont parfois des détails qui nous apparaissent comme insignifiant qui rappel à Elie, d’ancien souvenir, une odeur, un son, une image. Mais cela montre à quel point cela à impacter sa vie future.

Le récit est court, mais j’ai quand même appris. On entend parler des résistants, des rafles de SS, des camps, mais je n’avais que très peu étudier les ghettos et leur fonctionnement. Les conditions de vie dans ces endroits était tout aussi abominable que les camps, une mise à mort lente… Le récit est plein d’espoir malgré le thème abordé qui est difficilement soutenable. Et chaque regard, chaque petite geste attentionné permet de trouver un peu de lumière.

Revivre

J’ai personnellement été atterré par l’antisémitisme persistant après la Seconde Guerre Mondiale, mais aussi par les autorités qui ne savent pas comment s’occuper des enfants revenant des camps, Ah non pas des enfants, « des épaves humaines » selon leur mot.

La reconstruction est difficile pour Elie, sur le plan émotionnelle, comment se remettre, qu’elle vit avoir, quel choix s’offre à lui. La France ne lui paraît pas comme le pays idéal pour penser ces blessures, il décide donc de se rendre en terre promise. Après des années passées en Israël, c’est véritablement son engagement en tant que médecin qui va être un véritable déclencheur.

Plusieurs choses ont impacté la vie d’Elie suite à tous ces événements, par exemple, le traumatisme de la guerre et de la perte de presque toute sa famille lui a fait oublier sa langue maternelle, le polonais. Ou encore sa conversion en marathonien, vous serez surpris.

Un récit poignant, bouleversant sur la cruauté et l’inhumanité qu’à vécût Elie Buzyn et pleins d’espoir quand on voit à quel point cet homme est resté profondément bienveillant et humain. Bien sûr ce n’est pas le seul témoignage que l’on est pu lire, mais chacun d’entre eux est unique. Il ne faut pas lire se livre uniquement pour le devoir de mémoire, il ne faut pas le voir uniquement comme un témoignage d’une guerre atroce, il est important de lire cet ouvrage pour le message de bonté, de bienveillance, d’humanité qu’il apporte. Un 8/10 est de rigueur, car vous apprendrez plus quand plusieurs heures d’histoire avec ces quelques pages.

J’avais 15 ans, vivre, survivre et revivre, Elie Buzyn, 2018, édition ALISIO (marque des éditions LEDUC)

s.

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