Une soirée à l’opéra, quoi de mieux pour Marie, idéal pour évacuer le stress d’une vie qui n’est pas si passionnante.
Elle rentre chez elle, contente, des chants pleins la tête, et remarque un objet étrange dans une rue parisienne, une petite statuette et un vieux bout de papier…
Rien de remarquable, enfin pas vraiment. Elle se rend compte rapidement que ces objets sont de véritables reliques, qui ne sont que la première pierre à une énigme qui va lui faire traverser les frontières.
Traquée par la police, obligée de fuir à l’étranger, elle laisse toute sa vie de côté, sans retenue car résoudre ce mystère, c’est son obsession.
Dans sa quête, elle va découvrir l’histoire de Jeanne, une archéologue et Luisa une jeune érudite prisonnière de son mariage.
En beau milieu du XIXème, de l’Egypte aux déserts du Sinaï, elles vont partir sur les traces du plus grand secret autours de l’héritage du Christ, dans une course dont le prix à payer sera élevé…
Une énigme aux théories bien complexes…
L’auteur a un style vraiment travaillé, qui au départ se caractérise par des phrases longues, une certaine vivacité dans l’écriture, peu de dialogues, principalement de l’observation des conclusions et les pensées des personnages. Une citation à chaque chapitre et qui nous enveloppe dans une ambiance nouvelle dans le récit. Les descriptions riches contribuent à recréer ces ambiances des différents pays traversés.
Mais rapidement, un arrière fond d’inquiétude se mêle à tous les décors, les personnages sont en danger et l’on ne sait pas vraiment quand une situation va mal tourner. Le seul souci, c’est lorsque l’on avance dans le récit que des longueurs apparaissent. Principalement quand l’auteur développe des théories, des réflexions sur la mythologie égyptienne et chrétienne, sincèrement on s’y perd beaucoup. Heureusement que quelques esquisses illustrent les propos, mais fiou… C’est difficile à lire. Et comme globalement il y a peu d’action, de moment trépidant dans le récit. C’est intéressant, l’intrigue est très bien menée et jusqu’au bout on ne se doute pas de la fin de l’énigme. Mais ces moments d’explication trop long apporte une lourdeur au récit qui plombe le peu d’action et de rythme qu’il y a déjà.
J’ai moins aimé les passages concernant son enfance, sa famille, je n’y ai pas trouvé d’intérêt particulier dans le récit. Par contre, j’ai adoré, les passages sur les rites funéraires égyptiens et les « dissections » de momie, moi qui avait déjà un peu d’intérêt pour cette civilisation, j’ai appris énormément de choses, on s’en vraiment derrière cela un auteur instruit qui a fait beaucoup de recherches pour ne rien laisser au hasard.
C’est également valable après sur les prémices de la religion chrétienne et les écritures saintes, et le grand génie ça a été de relier les deux. Je ne vais pas trop détaillés comment les prémices de la naissance de la chrétienté vont être lié aux croyances mystiques égyptiennes, mais c’est particulièrement épatants ! Quand cela fonctionne autant, quand le suspens, l’intrigue est maîtrisée, et bien cette histoire, on a envie d’y croire. C’est d’ailleurs à ce moment que la fantaisie s’inclut dans l’histoire, rites égyptiens, huile sainte, ingrédients mystérieux, formules hiéroglyphes, tout cela en devient presque magique.
Trois femmes, une seule destinée…
L’énigme dans laquelle est plongée Marie, s’avère rapidement ne pas être une ballade de santé, mais plutôt le genre d’énigme à changer sa vision du monde et fuir faire quitter définitivement sa vie, ses connaissances, sa famille. C’est la découverte de cette amulettes et du parchemin évoquant la spécificité des rites funéraires égyptiens qui vont la conduire à la découverte de l’histoire de deux jeunes femmes, Jeanne et Luisa, qui vivaient en 1863.
Jeanne est une jeune femme moderne pour son époque, archéologue, indépendante, non mariée, participant à des expéditions en Egypte à la découverte des tombeaux égyptiens. Luisa quant à elle a choisi un chemin plus classique de femme mariée, qui suit son mari au fil de ses envies, son travail. Rapidement Jeanne est confrontée à une dure réalité, ses compagnons de route sont des pilleurs de tombe, et en aucune façon, les momies découvertes vont être confié à des institutions, mais plutôt réduite en poudre pour la pharmacopée. Déguisée en homme, fuyant ces compagnons avec un butin qu’elle a pu sauvegarder, elle va faire la connaissance de Luisa, qui n’ont seulement va l’éclairer de son savoir, mais devenir un compagnon de route inestimable.
Jeanne et Marie vont être régulièrement confrontée à de nombreux obstacles, quelques sois l’époque, leur curiosité, leur témérité, vont être la clef du bon déroulement de leurs recherches. Leur quête sont similaire, mais à une époque différente et les moyens pour assembler le puzzle ne seront pas les mêmes également. C’est vraiment ce qui va vous laisser plonger dans cette histoire.
Marie est une femme qui n’est pas très à l’aise en société, un peu trop méfiante, gaffeuse et sur la défensive au début du roman, ce qui va lui valoir un très triste revers de médailles. Mais la découverte du parchemin et de la statuette de pierre va révéler une Marie que l’on ne connaissait pas, intrépide, curieuse, prête à tout pour résoudre cette énigme qui n’est plus qu’un simple puzzle à résoudre, mais fait véritablement partie d’elle. C’est comme si au fond d’elle, elle savait qu’aller au bout de cette histoire révélerait qui elle est véritablement.
Jeanne et Luisa, vont rapidement nouer une relation qui ira au-delà de la simple amitié. Une romance qui s’intègre doucement dans l’histoire, sans mettre de côté l’intrigue principale. Elles ont beaucoup de force, de curiosité, d’intelligence, un amour du savoir qui va les conduire sur le Nil, dans le désert, puis en Europe. L’impétuosité de Jeanne va donner le courage à Luisa, plus réservée, de se mettre en avant, de faire ses propres choix.
Des femmes intrépides prises dans une énigme qui va les conduire au plus grand secret du début de la chrétienté. Loin d’être dans une course poursuite trépidante, on se retrouve plutôt plongé dans des recherches, presque universitaires, qui a défaut d’apporter de l’action et parfois nous envoyer dans la brume, noyé par les informations. Elles ont le mérite d’être l’élément clef d’une histoire véritablement bien construite. Alors pour moi se sera un excellent 8/10.
La momie de pâques, ceux d’en haut, Luisa Gallerini, 2018
Petit lien si vous voulez suivre et/ou découvrir l'auteur : http://www.la-voleuse-des-toits.ovh/