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Le Cercle Littéraire des Amateurs d’épluchures de patates


Juliet Asthon commence à bien percer comme écrivain, en effet, durant la seconde guerre mondiale, ces chroniques régulières sous le pseudonyme d'Izzy Bickerstaff, lui ont conféré une certaine notoriété.


Mais elle doute un peu, va-t-elle réussir à séduire un public sous son vrai nom ? Trouvera-t-elle l’inspiration ?


Une lettre de Mr Adams, un habitant de l’île de Guernesey va lui apporter plus qu’elle ne l’espérait.


La simple demande cordiale de renseignement, va se transformer en des échanges de courrier régulier, en de nouvelles amitiés naissantes et la découverte d’un cercle littéraire au nom bien farfelu né un soir, pendant un diner clandestin sous l’occupation allemande....









Plongée dans l’intimité des personnages


On est sur un récit épistolaire ou l’on suit les correspondances de Juliet, avec son éditeur, sa meilleure amie, et surtout ces nouvelles connaissances, les habitants de Guernesey, membre du club littéraire des amateurs d’épluchures de patates.


L’ambiance est un peu particulière au départ, c’est aussi parce que je n’avais pas lu de roman épistolaire depuis un bon moment. Le manque de description, sauter d’un passage à l’autre m’a un peu perdue au début, mais le ton impertinent que peu parfois avoir Juliet, et sa passion grandissante pour cette île, qui peut être semblable à tant d’autres en Grande-Bretagne, m’ont convaincu.

L’avantage de cette forme de narration c’est que nous sommes plongé dans l’intimité, la découverte des personnages, on voit autant leurs qualités, leurs défauts ou leurs petites manies. Ce qui est terriblement touchant, c’est que chacun des personnages n’hésitent pas à se livrer dans leurs lettres à Juliet. Ils racontent leurs espoirs, leurs craintes, leurs amours de la lecture ou le livre qui les a marqué. Chacun à un livre en particulier qui a marqué une étape importante pour lui ou elle dans cette guerre.



La guerre vue des îles anglo-normande


La découverte de la guerre dans cette partie de l’Angleterre a été vraiment intéressante. Je sais bien qu’avec cette histoire je n’ai qu’un bref aperçu issu d’une fiction, mais je n’avais jamais pensé à ces îles anglo-normandes proches de nos frontières qui ont pu subir une invasion et se sont retrouvées coupé de leur compatriote pendant quelques années.


Aussi envahie que nous, mais encore plus démunis du fait de leur insularité. L’extrême précarité des habitants a été un moment de lecture difficile et choquant à lire, manque de nourriture, isolement, animaux abandonnés et euthanasiés, certains habitants n’avaient même plus de chaussures… (j’aime bien les chaussures…que voulez-vous ;) ) Heureusement les villageois ne manquaient pas d’astuces pour préserver quelques ressources, comme du savon fait à partir de graisse de port. La première réunion du « Cercle Littéraire des Amateurs d’épluchures de patates » est un moment particulièrement drôle à lire.


Les Allemands en poste n’étaient pas forcément mieux lotis, parfois coupé de leurs compatriotes, eux aussi pouvaient facilement se retrouver à voler, troquer pour se nourrir.


Un thème a également été abordé, très souvent tenu sous silence pendant des années, la guerre des uns n’était pas celles des autres, et des amitiés, voir plus pouvais naître. J’apprécie les auteurs qui mettent en avant les facettes multiples d’un évènement sans prendre un point de vue historique particulier, ou en dénigrant d’autres. Cela permet de créer un tableau tantôt idyllique, tantôt détestable de l’île et parfois de ces habitants.



Femmes indépendantes


Juliet est une femme relativement indépendante pour l’époque, elle a des revenus, un peu de patrimoine (bien qu’endommagé pendant la guerre), un métier passionnant et pas d’homme pour lui dicter sa conduite. Enfin pas vraiment, elle va rapidement faire la rencontre d’un homme aussi impétueux que charmant, on sent rapidement qu’elle tombe véritablement amoureuse de l’île de Guernesey, de ces habitants, et surtout de la mystérieuse Elisabeth un véritable pilier dans cette communauté qu’elle va découvrir.


C’est Mr Adams, qui par un heureux hasard c’est mise à la contacter afin qu’elle l’aide à trouver un livre de Charles Lamb, un auteur qui a véritablement égayer son quotidien durant les heures sombres de la guerre. Le livre a une place importante dans cette histoire, élément de rencontre, déclencheur de passion, révélateur d’une amitié, rébellion face à l’oppresseur… Chaque protagoniste va à un moment avoir un livre important, dans sa vie, et à cette époque, quand est né le Cercle Littéraire des Amateurs d’Epluchures de Patates.


Si Juliet est notre héroïne, Elisabeth que l’on ne voit jamais mais dont tout le monde parle l’est tout autant… Tout le monde parle d’elle, chacun met en avant son courage, sa bonté, sa chaleur, un vrai rayon de soleil durant ces temps difficiles. Même Juliet créer un lien particulier avec elle, l’auteur a réussi à faire exister un personnage que l’on ne rencontre jamais dans l’histoire et c’est autant bluffant que bouleversant.


Un livre dont tout le monde a parlé, que je reconnais sans le connaître… Mais que j’ai enfin pris le temps de découvrir, ma lecture a été terriblement plaisante, captivante… J’aime beaucoup ces remontées dans le temps qui d’une façon ou d’une autre me permettent de mieux découvrir une époque. Le personnage d’Elisabeth est sans doute mon préféré, peut-être parce qu’elle n’est pas vraiment atteignable, qu’on ne la voit qu’à travers les autres…


Le Cercle Littéraire des Amateurs d’épluchures de patates, Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, éditions 10/18, 2008

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