Dans une petite maison faite de vieux bois cassés, pleine de trous et de courants d'air vivaient la famille Bucket. Mr Bucket est visseur de bouchon dans une usine de dentifrice, Mme Bucket s'occupe de la maison et des quatre grands-parents, et il y a également le petit Charlie.
La pauvreté est le quotidien du petit Charlie qui se nourrit la plupart du temps de choux et d'un peu de pain avec de la margarine comme le reste de sa famille.
Mais le petit Charlie ne se plaint pas, il est gentil, optimiste et attend chaque année avec impatience son anniversaire. Oui, car à son anniversaire, il reçoit une succulente tablette de délicieux Chocolat Wonka!
A l'usine Wonka, une usine mystérieuse, aux fumées délicieuses, mais dont personne ne voit les ouvriers où le célèbre propriétaire... Mais plus pour longtemps, en effet le célèbre Willy Wonka a fait une annonce, 5 tickets d'or sont cachés dans 5 tablettes de chocolat.
Charlie et la Chocolaterie, Roald Dahl
Les 5 enfants qui trouveront ces tickets pourront visiter sa fameuse chocolaterie, fermée aux yeux de tous depuis très longtemps...
Deux univers qui se font face
Le début de l'histoire n'est pas tout rose, on découvre une famille d'une extrême pauvreté une réalité qui malheureusement existe encore, mais qui peut être compliqué à comprendre, encore plus pour des enfants de notre époque. La situation de Charlie et de sa famille se ressent encore plus quand on découvre leur régime alimentaire restreint. Mais également lorsque l'on rencontre les autres enfants, qui appartiennent à une classe sociale et environnement que Charlie n'a pas.
En poussant un peu dans la recherche, pour moi, ce récit est une critique marquée de l’industrialisation. On le voit à travers l'histoire de l'usine Wonka qui a été victime d’incessant complot et d'espionnage industriel. Mais aussi à travers le travail du père de Charlie, il est ''visseur'' de bouchon de dentifrice et du travail à la chaîne, même si à l’époque de l'auteur, on préférerait délaisser la campagne et les champs pour le travail monotone de la ville, la situation du père de Charlie est loin d'être idéale.
Lorsque Charlie va visiter la chocolaterie (''ATTENTION SPOIL !!'' - comme si on ne le savait pas ;p) on est tout ébloui. Les salles sont toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Des salles entièrement comestibles, avec une cascade de chocolat, de la pelouse à la menthe. Des salles complètement loufoques, comme celle des vaches donnant du lait chocolaté. La salle des inventions à même un côté futuriste. Là, on a un premier tableau, un enfant heureux malgré tout, mais qui, avec sa famille vit dans une situation peu enviable. Et on a un deuxième univers, celui de la chocolaterie de Mr Wonka, dont les sucreries sont aussi gourmandes et merveilleuses, qu'improbable.
Un univers loufoque, mais aussi empli d'un certaine dose de moralité
On sent bien ce côté extrêmement loufoque dans la fonction des salles et des employés très particuliers, comme nos amis les écureuils, habiles trieurs de noix véreuse. Mais on retrouve un côté espiègle au roman, dans la personnalité et l'apparence des Oompa Loompa. Ces petits hommes, anciens mangeurs de chenille et grands amateurs de chocolat, sont avides de chanter les nombreux faux pas des enfants.
J’aime bien les descriptions simples, efficaces, drôles de l’auteur : grands parents fripés comme des pruneaux secs. Un côté souvent absurde et loufoque, enfantin, magique sur cette passion insensé autours du chocolat, mais pour un enfant comme Charlie, le chocolat est un véritable trésor. On comprend vite que le chocolat et la chocolaterie sont rapidement le cœur du roman : vue, odeur, touchée, tous les sens sont utilisés pour découvrir les vertus du chocolat.
Les dessins de Quentin Blake agrémentent le récit d’illustrations, même si je ne suis pas fan de ce style manquant de finesse, mais il va de pair avec l’univers original imaginé par l’auteur, d’où leurs nombreuses collaborations sur d’autres écrits je suppose.
Le côté ''sérieux'' du roman vient assez subtilement et pas de manière inquisitrice. On comprend dans un premier temps que les 4 premiers gagnants des fameux tickets d'or ne sont pas des enfants pleins de vertus, au contraire:
Augustus Gloop, un garçon dont la gourmandise n'a pas de limite
Veruca Salt, dont les caprices légendaires pourraient lui faire obtenir la lune
Violette Beauregard, orgueilleuse et sans gêne avec son chewing gum
Mike Teavee, violent et acro à la télévision
Des caractères aux antipodes du gentil, honnête et humble Charlie. L'auteur met en garde (via les discussions/ commentaires des personnages) le lecteur des répercussions d'un mauvais comportement qui n'est pas récompensé mais punit. Mais toujours d'une manière humoristique ;) et en chanson!
Pour ceux et celles qui ne le savent pas, Roald Dahl a beaucoup voyagé, notamment avec ces fonctions dans le pétrole et l’armée, ce qui a sans doute nourri son imaginaire très vaste. Bon nombre de ces romans sont célèbres : Mathilda, James et la pêche Géante… Dont la grande majorité a été adapté à l’écran par de grands réalisateurs, notamment par Tim Burton pour certains ou Spielberg.
Au cinéma, la grande créativité et l’imaginaire de l’auteur est magnifiquement retranscrit, à la lecture on reconnaît cet univers déjanté, merveilleux, coloré. Les enfants sont les véritables héros, et les personnages en général sont plutôt déroutants, à l’image de l’univers graphique si particulier de Tim Burton qui a bien retranscrit l'univers de Roald Dahl.
Voilà, pour Charlie et la Chocolaterie, pour finir un résumé des points positifs et négatifs de cette lecture.
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Chansons Oompa Loompa
Univers sucré
Charlie, dont l'humilité et la bonté ont été récompensé
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dessins (uniquement parce-que j'aime les choses plus travaillée)
Charlie et la Chocolaterie, Folio Junior - Gallimard Jeunesse, auteur Roald Dahl, dessinateur Quentin Blake, 1964 (texte); 1995 (illustration); 2000 dépôt légal