Le nain Tungdil est un Nain pas comme les autres. Erudit, cultivé, totalement ignorant de l’art de la guerre ou du combat... Mais tout cela n’a rien de bizarre, Tungdil est un Nain qui a été recueilli tout bébé par l’un des mages les plus puissants du pays, Lot Ionan.
Ce dernier a pourvu à son éducation et à sa connaissance du monde. Mais la mémoire de son peuple est puissante, sans côtoyer les siens il se révèle être malgré tout un habile forgeron, et parfois ‘’le troglodyte’’, comme on surnomme les nains, se sens comme un étranger parmi ceux qui vivent avec lui dans la tour du magicien.
Devant aller faire une course de routine pour le magicien, son destin va rapidement être bouleversé. Le Pays de Sûr est en danger, les hordes de monstres du Pays de Mort déferlent sur le territoire, une course contre la montre s’engage alors pour lui et les compagnons qui vont rejoindre sa route…
Une saga très populaire
Alors pourquoi me suis-je tournée vers cet auteur que je connais ni d'Eve, ni d'Adam. Et bien j'ai eu de très bons échos sur la littérature fantaisie allemande, qui en plus d'être de bonne qualité, elle dispose également d'une place importante dans le paysage littéraire allemand. Donc avec moi vous allez découvrir la première partie du premier diptyque (accrochez vous).
Explication : Le titre original de cette série est Die Zwerge, il s'agit d'une série de plusieurs romans très connue en Allemagne, tellement renommée qu'une adaptation en jeu vidéo est en prévision. L'auteur quand a lui est tellement populaire dans son pays que Tungdil est aussi important que Gimli. La saga se compose de 9 tomes divisés en diptyque (oeuvre en deux exemplaires),
Les Nains : 1 Le Passage de pierre; 2 Lame de feu
La Guerre des Nains : 1 Le Secret de l'eau noire; 2 Les Êtres de feu
La Revanche des Nains : 1 Le Diamant de discorde; 2 L'étoile de l'expiation
Le Destin des Nains : 1 Le Gouffre noir; 2 Le mage maudit
Le Triomphe de Nains : 1 L'Enfant perdue (à suivre...)
Histoire fantaisie dans la plus pure tradition
(quête, magie, bataille, nains et j'en passe...)
Alors j'ai particulièrement apprécié les descriptions de l’auteur: fine, imagée, détaillée, mais sans pour autant être alourdissante pour le récit, ce que je reproche au style de Tolkien...
L'histoire débute avec les nains d'un des cinq clans, un clan de gardien, de protecteur d'une porte. On sent une forte tension, une grande bataille approche, le clan est affaibli. Malgré cela, on sent que la bataille est déjà perdue, la cohésion est brisée et le passage de pierre protégeant le Pays de Sur est détruit, malheureusement cet événement sonne le glas de ce clan qui est exterminé.
Après cet événement, on bascule d’un coup, plusieurs siècles plus tard et on fait la rencontre de Tungdill, un jeune Nain (en âge nain bien entendu). A savoir que l’auteur (au départ) nous prend un peu au dépourvu, en enchaînant les chapitres à différentes époques. J’ai trouvé cela vraiment déstabilisant au départ, surtout parce qu’il coupe son récit en plein milieu d’une action, et donc on n’en connaît pas le dénouement (c’est un peu frustrant). Mais c’est la stratégie que l’auteur a choisi pour donner du rythme au récit. Au fur et à mesure que le récit se construit et que l’intrigue prend forme, ce choix est un peu plus cohérent, mais vraiment trop perturbant au début, j’ai vraiment réussi à rentrer dans le récit une fois les 100 premières pages passées.
Malgré les digressions temporelles de l'auteur entre plusieurs époques, on comprend rapidement que c'est autour de ce nain que l’histoire va petit à petit se construire. On suit également l’histoire des nains du quatrième clan en pleine épopée pour rejoindre d’autres clans nains. Donc au départ, on oscille entre plusieurs périodes, c'est plutôt perturbant et on ne définit pas de véritables trames dans l'histoire, mais ça ne dure pas trop longtemps, heureusement.
Ce que j'ai noté également, c'est un léger racisme entre les peuples (ou plutôt méfiance verbale). Bon, on a bien entendu la traditionnelle haine viscérale des nains envers les elfes ou « oreilles pointues ». Mais les hommes aussi ne sont pas très tendre envers les nains, qu'il surnomme ''affectueusement'' les « troglodytes». Les gardiens, du territoire, ayant failli à leur mission, la rancune reste tenace.
Sincèrement, on se plonge avec beaucoup de plaisir dans cette saga ou pour une fois, les nains sont les héros. Ce sont principalement les humains, les elfes qui sont les stars de l'histoire d'habitude, j'adore découvrir enfin les nains, leur culture et les femmes des nains !!!!!
Ce qui est intéressant, c'est de découvrir comment se structure la hiérarchie des clans des Nains. Dans ce roman, ils sont divisés en plusieurs clans. Chacun avec leurs particularités : meilleurs guerriers, forgerons, tailleurs de pierres, etc. Ils ont chacun un roi, mais un Grand roi également qui supervisent tous les clans. Quand un Grand roi est sur le point de finir sa vie, il va céder sa place au clan suivant (plus équitable n'est ce pas ?).
Des Nains, des nains... que des nains
Je l'ai évoqué brièvement, ce roman fantaisie est une vraie originalité et exception, car l'histoire tourne autours du peuple des Nains, ce qui a rarement été fait. Le plus souvent, ils sont des personnages secondaires, ou évoqué brièvement, un peu comme des mythes des temps anciens (ce qui est le cas des elfes parfois).
Au début du roman, on nous présente la plupart des personnages que l’on va rencontrer ou qui vont être évoqués, en les répartissant dans leur clan respectif. Bon au départ, on ne retient pas tout cela, piouf!! Mais ça fait un bon guide, car parfois, le grand nombre de personnages présent dans de la fantaisie peut faire peur et on s’y perd, ou l’on oublie à qui on a faire dans l’histoire. Donc en cours de route, on peut vérifier qui est qui !!! Astuce :)
Les Nains dans ce récit ont un rôle très important, ce sont les protecteurs du Pays de Sûr, de leur haute porte de pierre à flan de montagne, ils veillent, surveillent la horde de démons qui cherche à détruire le Pays. Par contre, même si ce roman ce veut novateur de par son personnage principal atypique, et de nos héros, les nains en tête d'affiche. Il ne faut pas s’attendre à un physique différent de celui que l’on connaît, les nains restent des nains. Petit, trapus, endurant, avec un barbe bien coiffée et taillée. Avec bien sûr des caractères bien trempés, obstinés, de farouches guerriers et parfois orgueilleux… Bref des nains.
On est déçu au départ, les nains restent fidèles aux images traditionnelles, mais tout arrive à point à qui sait attendre ! Petit à petit, ces classiques se brisent, plus de sentiments, de complexités émotionnelles, de réflexions sur ce que doit être un nain.
Au final, cette ''ambiance'', c'est grâce à Tungdill. C'est un personnage solitaire, qui a été abandonné et élevé par le mage Lot Ionnan. Il se révèle être surprenant pour un nain, très malin, instruit, courtois, généreux, calme très loin des clichés habituels. Cette déconnexion avec son peuple fait de lui un personnage touchant. J'ai hâte de découvrir d'autres personnalités naines aussi passionnante que Tungdill.
L’histoire tourne autour des nains, un conflit majeur se prépare, et on comprend rapidement que les nains vont être les héros de l’histoire. Mais malheureusement, c'est au détriment d’autres peuples. Alors à la fois, on est content et on apprécie le choix de l’auteur de mettre en avant uniquement les nains. Cependant, je regrette que les autres peuples n’aient pas ne serait-ce qu’une influence plus intéressante et décisive sur le récit.
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Quête épique
Plaisir de découvrir les nains
Belle écriture, histoire passionnante
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Autres peuples peu présent et avec peu d'influence dans l'intrigue majeure du récit
Les Nains, 1 le Passage de pierre, Markus Heitz, édition Milady de 2016