Ginta, un jeune gringalet, bigleux, nul en sport et dans les études, il passe ces journées à jouer aux jeux vidéo et rêver d’un monde étrange, magique. C’est d’ailleurs un sujet de railleries pour ces camarades de classe, et d’énervement avec sa mère, une romancière pour enfant.
Un jour, la classe entière est plongée dans le noir, et une mystérieuse et grande porte apparaît. Seule une personne peut passer cette porte menant à un autre monde, Ginta n’hésite pas et passe par la porte.
Il y découvre un monde beau, à la fois étrange et familier, avec des créatures particulières, comme des pierres qui parlent. Mais le plus étrange c’est que la magie est présente partout et sous une forme bien particulière …
Il va faire la rencontre d’un étrange artefact magique, qui s’avère savoir parler et renfermer un mystérieux secret.
Tome 1, MÄR, Kana, Noboyuki Anzaï
Une aventure en quinze tomes, ce qui est un format plutôt court et appréciable, parfois on se lasse des longues séries en 30, 40 tomes, si ce n’est plus.
C'est une série que j'ai découvert il y a quelques années, elle était déjà terminée. Je connaissais déjà des poids lourd du genre comme Naruto, Hunter x hunter, Bleach, etc. Et pourtant MÄR a su me convaincre par son originalité, la vivacité du récit et par ces personnages qui ont toutes leurs importances et un rôle à jouer dans le récit. Allez on commence la découverte.
Fresque épique, humour, combat... du pur shonen !
Durant tous ces tomes, nous suivons les aventures de notre héros, Ginta et de ses compagnons d’armes : la princesse Snow, la sorcière Dorothy, Alan, Nanashi le voleur, Alviss, Jack le fermier et Babbo le… bilboquet (vous comprendrez pourquoi). Ginta, l’étudiant réveur, arrive à Mär, dans une période sur le point de se troubler. Ce qui apporte tous ses troubles, c’est l’échiquier, une organisation souhaitant contrôler le monde de Mär. Qui ressort de sa torpeur après des années de silence, des villages sont incendiés, des confréries massacrées, des royaumes assiégés.
Ginta arrive donc, dans un monde beau, ces forces physiques sont développées … Tout cela sur fond de pierres qui parlent et « d’une demoiselle en détresse », que demander de plus ! Elle lui demande de l’aide pour récupérer un artefact magique. Non seulement il va réussir, mais il va récupérer un arm très spécial, une sorte de bilboquet parlant qui est doté d’une conscience, une personnalité et qui se nomme Babbo. Sa rencontre avec Jack le fermier, va le confronter à une façe sombre du monde de Mär, qui est en plein milieu d’un conflit. Notre héros ne se défile pas, il décide d’aider ces nouveaux amis, découvrir Mär avant de rentrer chez lui.
Ce qui va être au cœur de ce manga, c’est le War Game, une session de combat (pouvant aller jusqu’à la mort), permettant d’affronter les membres de l’échiquier et d’essayer d’arriver jusqu’en haut, à savoir l’affrontement contre le roi et la reine. Mais ce que l’on apprend, c’est qu’il y a 10 ans environ, un autre War Game a été organisé. Personne n’a su qui était le roi et qui était la reine, mais ce que l’on sait c’est qu’un homme venant du monde de Ginta y a combattu et perdu la vie, il est depuis lors considéré comme un sauveur.
Petit focus sur nos deux héros, ça donne toujours un peu plus envie (ou pas de lire).
Commençons par Ginta, notre héros, un tempérament fougueux, volontaire, impulsif. Le héros typique dans les shonen (pour ceux à qui ça ne dit rien, je pense à des personnages comme Naruto, Luffy et Son Goku - pour les plus old school). Il est très positif et s’investit à fond dans ce qu’il fait, j’ai envie de dire qu’il nous faut toujours un personnage comme çà dans les shonen. Ce qui est agréable c’est sa relation avec Babbo, qui est pleine de dialogue hyper drôle.
Parlons de Babbo maintenant ! Babbo est un arm particulier doté de sa propre conscience. Il est très drôle, coquet, il parle de manière étrange : très guindé. Il a une très haute opinion de lui et aime qualifier les gens de « valets ». Son histoire est bien mystérieuse, lorsqu’il rencontre Ginta, il était enfermé depuis des années dans une salle très bien protégée. Son histoire constitue un peu le centre du récit.
Le monde de MÄR
Il y a un côté fresque épique, quête, destinée, qui me plaît. Surtout, que l’univers est différent des « univers classiques » correspondant aux quêtes, je pense à Game of Thrones, le Seigneur des Anneaux, le Feu de la Sor’cière (des mondes à tendance moyenâgeuse), et bien ce n’est pas ce qui ressort dans ce manga, à dire vrai on ne se situe absolument pas dans une échelle de temps.
Le monde de Mär, est très différent de notre monde et donc de celui de Ginta. Il n’est pas au cœur de l’histoire, on n’en sait au final très peu sur cet univers durant la série. Mais il est vrai que l’on rentre rapidement dans l’action, et l’intrigue principale, qui prennent beaucoup de place, et on n’a pas le temps de souffler durant ces quinze tomes. C’est quand même un point négatif pour moi de ne pas en savoir plus sur ce monde, néanmoins, je comprends que dans sa conception, l’œuvre ne tourne pas autour de la découverte du monde mais des aventures du héros. C'est les combats et la compétition de War Game ainsi que les personnages de l’échiquier, qui vont peu à peu nous révéler des choses en liens avec l’histoire de notre groupe de héros. Et Noboyuki A. est très fort pour cela, car il nous dévoile peu d’élément, en tout cas, ce que l’on a pu constater, on ne les relie pas facilement entre eux et à la fin, on est sans voix. La fin dépote !
Alors un élément hyper intéressant, et qui caractérise l’univers de Noboyuki Anzaï, c’est le détournement des objets (c’est un phénomène présent dans un autre manga de son cru). Je m’explique, dans MÄR la magie est présente d’une manière particulière. Il existe des objets nommés Arm, ces objets sont de tailles, de formes, d’utilité très différente. Leur puissance varie également. Cela peut se présenter sous la forme d’une bague, collier, un bracelet, etc… Un objet de parure devient une arme, un gardien, un monstre distributeur de poison, une pelle… Bref tout ce que votre imaginaire peut créer et c’est un peu l’essence du monde de MÄR.
Pour finir, le manga a un côté très sombre, les combats, l’échiquier apportent une noirceur, une gravité qui consolide le récit, et n’en fait pas une banale quête. Malgré cela, c’est quand même un manga à destination des adolescents, l’humour est donc très présent, sous forme de gag, de situation drôle, ou de dialogues avec de bonne pique. Il y a une énergie, une vitalité dans ce manga, c’est vraiment génial à lire.
Petit Point dessin
Le dessin de Noboyui Anzai est sûr, solide, les figures légèrement rondes aux yeux assez gros, pas trop quand même –dans les années 80 on exagérait parfois un peu trop.
Le dessin des paysages ou l’ajout d’éléments de décoration plus travaillé sur les personnages n’est pas ce que préfère cet auteur. Mais pour certains éléments, un personnage, une créature, un bracelet, il fournira un dessin avec des beaux traits, de bonnes proportions et quelques détails plutôt intéressant.
Cela va bien avec l’histoire qui ne se concentre pas sur le monde de MÄR (ce qui l’entoure) mais sur l’action, les combats, et parfois sur un élément, un personnage qu’il saura mettre plus en valeur. Comme je l’ai souvent dit, outre les détails sur les vêtements et les personnages, et le respect des proportions, les scènes de combat sont particulièrement difficile.
Et on reconnaît sa qualité de trait avec des scènes de combats maîtrisés, méticuleuses dans le rendu et les détails. Un vrai régal, le trait séduit déjà.
J'espère que cet article vous a séduit, pour les connaisseur j'aimerais avoir votre retour sur cette saga que j'adore. Pour les autres n'hésitez plus, lisez des mangas!
Passons aux choses sérieuses dès maintenant!! La note, je partirais sur un 9/10! Bah oui la saga est géniale!
MÄR, Märchen Awaken Romance, tome 1 à 15, Noboyuki Anzaï, KANA, 2003-2006