Akihiro est un jeune garçon bien turbulent, fatiguant, il ne se rend pas compte des difficultés du quotidien entourant la vie de sa famille.
Un dimanche en raccompagnant sa tante à la gare, sa mère le pousse dans le train.
Sa vie prend un tournant inquiétant, pourquoi il est là, il fait nuit, il n’y a pas d’éclairage sur ces routes de campagnes où il a été déposé.
Qu’est-ce qu’il fait là dans la maison toute vieille et tordue de sa mamie.
Il n’a pas le choix, l’enfant capricieux va devoir apprendre la vie, que les choses se méritent, qu’il faut apprécier ce que l’on a et être débrouillard pour avoir ce que l’on veut !
Dans ce premier tome, Akihiro va devoir s’habituer à sa nouvelle vie, et apprivoiser son étrange mamie, au sacré tempérament.
Pour l’instant je n’ai qu’un seul tome, mais j’espère que cette chronique va vous donner envie de lire des mangas, de découvrir la culture nippone. En plus ce récit est un peu autobiographique, car l’auteur c’est inspiré de son enfance pour écrire et partager cette histoire, alors n’hésitez plus, et continuez votre lecture ! Si vraiment vous préférez les romans, sachez que cette histoire est adaptée du roman autobiographique « Gabai – Saga no Gabai Baachan » du même auteur bien sûr.
Inspiré d’une histoire vraie
Une sacrée mamie c’est un manga que j’ai découvert par hasard, d’habitude les dessins sont important pour moi, j’ai besoin d’apprécier le visuel. Içi les dessins sont simples dans la construction des visages et des personnages, mais on y dénote une véritable originalité. Il y a un véritable parti pris dans le traitement des visages, une envie d’authenticité, de coller à la réalité qui colle bien à l’ambiance du manga.
Les décors, les lieux par contre sont très détaillés et nous font découvrir un Japon rural, figé dans le temps et entouré de vieilles traditions. Cela nous change des images habituelles véhiculées sur le Japon, et personnellement c’est cette image du Japon, rural, encré dans la nature, que j’ai envie de découvrir.
L’auteur, Yoshiki Shimada, ponctue son récit de nombreux apartés, issues de réflexion de l’auteur suite à son histoire, son expérience. Mais ce que l’on peut retenir en majorité, c’est que ça mamie lui a appris à apprécier la vie simplement, comme elle vient avec ce qu’elle nous offre. Et au final accepter les choses simplement et du bon côté, ce n'est pas ça le bonheur.
Retour en 1958, dans la campagne d’Hiroshima
Il faut se remettre un peu dans le contexte de l’époque, après la guerre, le Japon a subi beaucoup de pertes et une lourde défaite. Le pays doit se reconstruire, et les populations vivent comme elle le peuvent. Et le pays a surtout un énorme retard à rattraper vis à vis de l’Occident.
C’est dans ce contexte que l’on rencontre le personnage principal, Akihiro, qui est un petit garçon turbulent et capricieux. Il vit dans un petit appartement avec son frère et sa maman qui gère un restaurant seule, depuis le décès de son père pendant la guerre.
Le quotidien est tellement difficile, que la maman d’Akihiro prend une décision difficile, se séparer de son fils. Quand on constate par la suite dans qu’elle condition vit la mamie d’Akihiro, on se demande avec combien d'argent vivait sa famille vivait. Chez sa mamie ce n'est pas la joie non plus, certaines journées se terminent sans avoir de quoi payer son électricité, son eau, ou même un bol de riz pour le repas du soir. Je ne m’attendais pas à un récit qui met en avant une aussi importante précarité en 1958, plus de dix ans après la guerre. Ce qui prouve que la reconstruction est vraiment longue et difficile.
Il y a une vraie réflexion sur la pauvreté faites dans ce manga, ce que l’auteur traite avec légèreté et beaucoup d’humour. Mais la philosophie de cette mamie nous apprend avant tout, à tous, à accepter la vie telle qu’elle est. Elle vit la pauvreté gaiement, car dans sa famille ils sont pauvres depuis des générations. Qu’elle que soit notre vie actuelle, cette mamie nous apprend juste à apprécier ce que l’on a et à être travailleur pour mériter ce que l'on reçoit.
Une sacrée mamie, un sacré tempérament
La relation est bien compliquée avec sa mamie, au début, mais il s’attache rapidement à elle, car elle est la seule sûr qui il peut compter dans ce petit village isolé ou il ne connaît personne.
Oh bien sûr il va bien essayer d'impressionner ces camarades dans un premier temps, et oui, lui le garçon qui vient de la ville ! Mais sa mamie va lui apprendre beaucoup de choses, notamment l’importance d’être honnête envers sois même et envers les autres. Sa mamie veut faire de lui un bon petit garçon, mais elle ne veut surtout pas le pouponner ! Akihiko va passer des jérémiades, des journées passées à jouer et courir partout, à un quotidien bien rythmé. Balayage de la maison, préparation du riz, s’occuper du feu. J’ai un petit coup de cœur et de rire pour la technique du filet à légumes et du fil aimanté !! C’est toujours les vieilles astuces les plus fiables !
Je recommande ce manga pour tous types de lecteur, mais tout particulièrement si vous avez de jeunes enfants qui commencent à s'intéresser au manga. Il est parfait pour les moins de 13 ans, très bien construit. C'est un récit humainement riche et qui est très instructif. Découverte d'une autre culture, mise en avant de valeurs morales ou de bons comportement à adopter pour être un bon petit gars et puis le héro, Akihiro, on s'y identifie facilement.
Le manga une sacrée mamie nous montre un quotidien japonais bien loin de ce que l’on pouvait imaginer. Malgré cette apparente dureté et rusticité du quotidien, une douce nostalgie nous envahit et rend cette lecture tellement passionnante et feel good ! Pour moi cette saga est un véritable coups de cœur, alors un 10/10 et de rigueur pour ce premier tome !
Une sacrée mamie, tome 1, Delcourt, Yoshiki Shimada et Saburo Ishikawa, 2009