Gwenaël, un jeune Bordelais nouvellement installé à Marseille, est un garçon gentil mais peu sûr de lui, réservé et solitaire. Victorien à l’inverse déborde de joie et d’énergie, son handicap n’entache pas sa bonne humeur, ni sa témérité.
Leur malchance coutumière va les rapprocher, suite à une magistrale chute pendant un jogging matinal. Les deux garçons vont rapidement se lier d’amitié. Victorien va aider Gwenaël à s’affirmer en lui proposant de s’entraîner pour courir un marathon.
Marathon Men c’est une histoire d’amour, de dépassement de soi, mais aussi d’acceptation des différences, ou plutôt des particularités de chacun.
Je remercie Flo Renard de cette collaboration, et de m'avoir fait découvrir cette histoire. J'étais sceptique au départ, je l'avoue. Le thème m'intéressait moyennement et j'avais précédemment été déçu en lisant une romance/fantaisie. Et au final, l'auteur a tenu sa promesse, j'ai passé un bon moment, tout simplement.
Un style de qualité, aux notes d'humours légères
Un style fluide, de qualité, rigoureux, riche en description, surtout quand elles sont imagées ce qui donne tout de suite l’ambiance des lieux, du récit et surtout du terroir marseillais. L’auteur sait manier l’humour et des moments plus intimes, le tout avec pudeur, sensibilité, un retrait que j’apprécie et qui s'éloigne des récits où l’on se sent mal à l’aise. Mention spéciale pour la blague de la « veuve poignet », que j’ai vraiment trouvé très drôle.
J’aime bien la mise en page et l’alternance entre les moments où l’on suit Victorien et Gwenaël, par contre je ne suis pas fan des titres de chapitre. Ceux de l’auteur ont toujours une base commune ex « l’art de …. » ce qui est assez sympa et cohérent, mais moi je trouve que ça gâche un peu le suspens.
Deux malchanceux, mais deux coeurs heureux
Victorien, un garçon sympathique, joyeux, volontaire est en fauteuil roulant et adore se lancer des défis, comme courir un marathon. Il tient par-dessus tout à son indépendance et vit avec son chien. Il a une famille aimante et très soudé. Notre deuxième personnage, Gabriel, est solitaire, peu sûr de lui, pas spécialement sportif et apprécie modérément sa vie solitaire sauf si c’est pour s’éloigner de sa famille avec qui les relations sont assez tendues. Ils ne sont pas épargnés par la vie non plus, malchance permanente, chômage, rupture amoureuse, on démarre cette histoire sur une note douce-amère, mais qui ne va pas ébranler la volonté de nos deux jeunes gens.
Petit à petit les personnages évoluent, Gwenaël s’affirme, prend de l’assurance. Victorien quant à lui s’épanouit, ouvre son cœur, et assume la fragilité présente en tout être humain et accorde sa confiance à quelqu’un d’autre. Nous sommes les témoins discrets de leur rencontre, leur romance, et leur volonté de plus en plus forte à assumer leur couple et d'atteindre leur objectif.
Leur romance avance doucement, on sent vraiment la difficulté pour eux d’être un couple homosexuel, car pour eux apparaît la difficulté de s’assumer et surtout de faire face aux autres.
Des thèmes traités avec simplicité et sensibilité
On retrouve des thèmes de fond peu commun, en tout cas dans mes lectures, il s’agit du sport, du chômage, du handicap et de l’homosexualité. Ces deux dernières thématiques sont traités sans exagération, sans tomber dans le mélodramatique. On y lit une amitié naissante, une vie de couple qui s'installe, comment ils vivent, les difficultés qu’ils rencontrent.
Pour Victorien, ce qui m’a le plus choqué c’est la réaction des recruteurs lorsqu’il recherche un travail, dès qu’ils voient le fauteuil cela ruine toute ces chances. Même sans fauteuil on est jugé sur n’importe quels détails, mais là franchement…. Je me dis c’est dingue que ça puisse exister. On est vraiment frustré pour lui !
L’homosexualité, est bien abordé, je m'explique, ca m’était arrivé dans des précédents romans que j’ai lu, d'être sur des approches exagérées voir pornographiques. Bref ! Là ce n’est pas le cas, c'est une histoire d'amour, parfois sensuelle, parfois romantique, parfois complexe, c’est réaliste et l'on s'y projette facilement. Ce qui est le plus difficile à lire, et qui est lié à cette thématique, mais qu'il fallait aborder c’est la réaction de l’entourage face à la découverte de l’homosexualité des personnages qui est virulente et violente, voir ignorante (on fait comme si de rien n'était), ce qui est tout aussi bouleversant.
Quant au sport, ce n’est pas forcément le thème le plus intéressant (pour moi j’entends) c’est celui qui relie les deux personnages, c’est le fil conducteur. Je fais du sport, mais je ne suis pas très fan et j’ai un esprit de compétition proche de zéro… Mais voilà pour moi ça a vraiment eu la fonction de fil conducteur, pas plus, ce n’est pas ce que j’ai apprécié le plus.
C’est une lecture où on s’investit, on apprend, et on reçoit des bonnes vibes et de tolérance. Alors bien sûr ce n’est pas le grand coup de cœur, mais c’est un moment plaisant que j’ai passé, plein de bon sentiment.
Marathon Men, autoédition, Flo Renard
Petit lien si vous voulez suivre et/ou découvrir l'auteur : https://auxpetitesheuresdelanuit.weebly.com/