Mélanie est une jeune fille de 13 ans à l’aise dans ses baskets, dans son temps.
Elle sort avec ses copines, se montre moyennement attentive à l’école, à une famille recomposée qu’elle apprécie. Et surtout, surtout, c’est son anniversaire demain.
Cette journée, elle l’attend avec impatience, elle se pomponne, prend son petit sac et décide de rejoindre ses amies.
Mais sa journée va prendre une tournure inattendue… Mélanie est morte.
A 13 ans, elle ne s’attendait pas à cela, mais elle s’attendait encore moins à devenir un ange, elle entre à l’école des anges, découvre sa nouvelle vie, ses amis, et surtout…
Les voyages dans le temps, une unité spécifique des anges qui aide les hommes et les protège de l’influence néfaste des Puissances de l’Ombre.
Un langage qui est parfois trop familier
La narration est faite à la première personne, si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez que je ne suis pas fan de ce genre de narration. J’aime bien être en observateur discret. Mélanie en plus est une jeune fille, avec un tempérament bien de son âge (shopping, copines, garçons…) bref une adolescente au langage parfois bien familier, ce qui donne une sorte de « parler/écrit » quand elle s’exprime. C’est assez accessible et en même temps trop familier pour moi.
Ce premier tome est assez calme, il n’y a pas beaucoup d’action et d’aventure, même si cela devient plus compliqué quand on rencontre les Puissances de l’Ombre.
On est vraiment dans un tome de découverte. Découverte du nouvel environnement de Mélanie, de ces nouveaux amis, mais aussi de sa fonction d’Ange. Et en même temps, le récit n’est pas riche en description, les phrases sont courtes et sobres, on a des difficultés à se rendre compte de l’univers angélique entourant Mélanie. On est vraiment sur le ressentit de Mélanie, son incrédulité fasse à cette « nouvelle vie ». Et pourtant dans ce court récit, on n’a pas le temps de s’ennuyer.
On apprend en voyageant
Viens dès le départ une étape du récit compliquée, la mort du personnage. Généralement c’est une étape triste et difficile dans un roman. Mais cette fois le personnage devient un ange, à une nouvelle vie en quelque sorte, donc la pilule passe plutôt bien. Mais je me rappelle, que quand j’étais une jeune lectrice, ce passage m'avait beaucoup surprise. Mais je n'ai pas été choquée, déjà parce que on la retrouve ailleurs, donc comme si elle n'était pas morte. Et puis Mélanie elle même ne réagit pas trop à ce qui lui arrive, ce qui est assez déroutant.
Son arrivée au paradis est une étape assez drôle car rien ne ressemble à ce qu’elle aurait imaginé, ils sont tous beaux, branchés, sportifs, et « trop stylés » si j’emploie ses expressions.
La partie la plus intéressante, c’est sans aucun doute les voyages dans le temps. A la fois cela rajoute du corps à l’histoire, de l’action et en même temps il y a un côté pédagogique. Pour Mélanie c’est partie pour les années 40 à Londres, pendant la seconde guerre mondiale. Quelques explications sur les lieux, les situations, le contexte sont donnés par les personnages, c’est une bonne façon d’approcher l’Histoire. Parfois certains mots, sans doute inconnu, pour de jeunes lecteurs sont employés, comme ça ils ouvriront un dictionnaire (enfin si ça se fait encore).
Focus sur notre héroïne, la jeune Mélanie
Mélanie pose les limites tout de suite, elle n’aime pas l’école, elle est un peu rebelle et pas exemplaire à l’école. Mais lors de son décès, elle en devient assez drôle, elle ne se rend pas vraiment compte de ce qui lui arrive. Elle reste persuadée qu’il s’agit tout simplement d’une erreur, et qu’elle n’a tout simplement pas sa place au Paradis.
Pour moi elle s’adapte un peu trop vite, la tristesse, le déni, la colère (bref les étapes du deuil) ça passe un peu à la trappe. Après est-ce nécessaire dans un récit pour les plus jeunes ?? Elle est entière, drôle, et ses manies font sourire. Elle devient rapidement intéressante et l'on a hâte de savoir comment elle va grandir et quel ange elle va être.
Notre héroïne évolue énormément, sa nouvelle vie lui plaît, l’intéresse. A présent elle a vraiment un but, aider les autres. La jeune fille insouciante devient peu à peu quelqu’un de responsable, à l’écoute, mais toujours un peu impulsive. Ce qui risque de lui apporter de nombreux ennuis.
L’héroïne est drôle et attachante et elle apporte beaucoup de peps et de fraicheur dans cette lecture. La découverte de l’univers angélique est un peu sobre pour moi, mais c’est compensé par la personnalité de Mélanie et surtout avec les voyages dans le temps. Une bonne saga qui nous réservera de bonnes surprises et un peu d’Histoire, un 6/10 pour cette plongée en enfance.
Ange et Compagnie, Tome 1, La Chance de ma vie, Annie Dalton, Pocket Jeunesse 2003