Les Erudits vivaient en paix dans leur pays, mais la paix a été troublée et l’Empire Martial était bien décidé à contre attaquer.
Depuis l’ordre règne, certes, mais sous les coups, les rafles, les tueries, l’esclavage, les érudits ont perdus tous leur droit et leur culture s’effrite peu à peu.
Elias est un martial, bientôt diplômé de son académie militaire, mais tout ce qu’il veut lui c’est la fin des tueries, des massacres et fuir sa condition et être enfin libre.
Laïa est une jeune fille de seize ans, elle vit avec son frère et ces grands parents. Ils vivent paisiblement de leur petit commerce d’herboristerie et font tout pour éviter de se faire trop remarqué par les martiaux.
Mais sa vie bascule après le meurtre de ses grands-parents et l’enlèvement de son frère.
Elle va rassembler son courage, pour essayer de sauver son frère, quitte à s’infiltrer dans l’endroit le plus dangereux de sa ville natale, l’école militaire de Blackcliff.
Une intrigue bien menée
La narration à la première personne nous fait suivre deux personnages, Laia une jeune érudite (un peuple de savant réduit à un état miséreux pour certain, jusqu’à l’esclavage) qui manque de confiance en elle et n’a pas confiance en ses propres ressources. Elias est un martial (un peuple de farouche combattant ayant asservit de nombreuses populations en oubliant pas de martyriser ces dernières) qui éprouve de la compassion et de l’indignation envers les atrocités menées par son peuple.
Les premiers chapitres sont un peu hasardeux, la lecture est difficile au départ car les personnages sont beaucoup trop dans l’introspection, qui suis-je, est ce que je vais y arriver…. Cela plombe un peu le récit au départ, mais heureusement, les chapitres s’enchainent en suivant un coup Laïa puis Elias, ce qui créer des instant que chaque lecteur connaît. Vous savez quand on dit se sera le dernier chapitre et que l’auteur vous matraque avec une action trop prenante. Ce qui vous oblige là, à en lire deux à suivre !!!
L’intrigue se dessine rapidement, ainsi que les enjeux auquel va être confronté chaque personnage ! Mais l’auteur prend son temps, nous ballade bien ce qui fait que le suspense est au rendez-vous et donne clairement le ton de la narration clairement encré dans la réflexion des personnages sur qui ils sont et jusqu’où ils seront prêts à aller. Peu à peu, les mystères et les interrogations vont laisser la place à l’action dans le récit, et ce pour notre plus grand plaisir. Combats acharnés, tournois, espionnages… le récit devient de plus en plus captivant à partir de ce moment-là. C’est le moment où le récit prend une tournure particulière, Laïa s’affirme de plus en plus et fait preuve d’audace et de courage. Elias lui perd de plus en plus pied, doute de ces choix et devient même un peu résigné sur son sort.
Culture romaine et orientale au cœur des mythes du récit
L’histoire est très largement inspirée de deux cultures la culture romaine et orientale. Le peuple des Martial, me fait largement pensé aux romains, la force conquérante, la mise en avant excessive des militaires, l’éradication des autres cultures, l’esclavage, la brutalité et les milices ou les coups d’état plus que récurrent. La culture orientale est représenté plus par son côté mythologique, avec les Djinns, les goules et créatures des sables mais également avec le côté peuple savant et érudit.
Cela permet, si l’on connaît ces deux cultures, de mieux comprendre l’histoire, mais aussi le raisonnement des personnages.
Certains personnages sont clairement inspiré de tradition romaine bien connût, les Augures. Ces prêtres étaient chargé d’interprété les signes des astres, des phénomènes naturels pour accorder leur bénédiction sur des projets à venir. C’est un peu similaire avec le récit où les Augures eux sont plus des devins, des mages… Et peut-être plus que cela, j’ai ma théorie dessus, j’attends de voir.
L’ambiance est angoissante dès le départ, on sent que la tranquillité et la quiétude ne fait pas partie de la vie de ces personnes.
Des personnages qui se complexifient
Laïa est une jeune fille sans histoire, un peu peureuse, qui ne se croit pas courageuse et lâche. Mais je pense qu’elle ne sait tout simplement pas de quoi elle était capable car elle n’y a pas été confrontée. Et on se rend bien compte au fur et à mesure de notre lecture qu’elle est plus solide et courageuse que ce qu’elle pouvait penser, même si elle conserve encore pendant quelques temps un petit côté naïf. Laïa fait confiance un peu trop facilement, surtout aux membres de la Résistance. Mais elle va également être confrontée à des décisions difficiles qui vont clairement la mettre en danger, et porté atteinte à sa liberté, sa dignité, en décidant de devenir esclave pour espionner de hautes instances dirigeantes de l’Empire Martial. On apprend rapidement que les craintes de Laïa de ne pas être à la hauteur sont directement liées à l’histoire de ces parents, d’anciens résistants.
Elias quant à lui a été abandonné à la naissance, pour être ensuite choisi à l’âge de 6-7 ans par les Augures pour devenir un Mask. Une unité d’élite de l’Empire Martial, permettant de créer des combattants redoutable et sans état d’âme. Cela rappel un peu les gladiateurs. Il a à 18 ans, survécut à bon nombre d’épreuve, et fait partie des plus âgés du centre de formation de BlackCliff et va bientôt être diplômé. Sa formation l’oblige à faire des choses, dire des choses qu’il n’approuve pas. Et c’est plutôt miraculeux, qu’il puisse encore après autant de temps de formation, avoir une opinion et des idées qui ne dévient pas.
Hélène, les augures, Mazenou encore le grand père d’Elias, sont des personnages secondaires qui ont leur importance dans le récit. Ils ont l’air inflexible dans leurs idées et leur caractère, mais ce sont peut-être eux qui vont nous offrir les plus belles surprises dans l’histoire avec leurs décisions qui semblent parfois imprévisible.
Que ce soit la Résistance des Erudits où les Martiaux, ils ont chacun des côtés sombres et sont prêt aux pires insanités, décisions, pour mener à bien leur combat. Ils sont aussi peu dignes de confiance l’un comme l’autre, peu importe le choix fait. Il n’y a pas de liberté au bout des choix qu’ils peuvent faire, érudits, esclaves, soldats, rebelles, tous sont pris dans des obligations, des règles, des « choix » imposés. Alors vous imaginez bien les choix difficile et affreux que vont devoir faire ces deux personnages pour leur liberté.
La lecture du récit est intense, un récit entre la culture romaine et les mythes orientaux, où chaque personnage peu nous surprendre. Si les deux personnages principaux ne dévient pas de leur ligne de conduite et de pensée, d’autres nous surprenne véritablement. L’action met du temps à s’immiscer dans le récit, mais les mystères, les événements étranges ont de quoi nous satisfaire un 7/10 est de rigueur.
Une Braise sous la Cendre, Sabaa Tahir, 2015, PKJ