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  • Elline

Menel Ara, tome 1


Menel Ara

Dans un monde ressemblant au nôtre, et en même temps si différent, nous nous retrouvons dans un futur difficile ou la ségrégation sociale à fait son grand retour.

Les riches vivent dans la ville haute, les pauvres dans la ville basse. Les rebelles Martyrs sèment le chaos pour éveiller les consciences, les religieux Putras prêchent la parole de Dieu et souhaite une amélioration, les journalistes réclament plus de justice.

Les consciences qui se bousculent, Gaël s’en fiche, cela ne l’a jamais vraiment intéressé, mais à présent que son père est décédé, à quoi bon, il a d’autres préoccupations, se relever de cette épreuve, reprendre son travail de livreur, retrouver un équilibre de vie avec sa sœur, vivre sa vie comme tous les autres citoyens…

Mais ce n’était que la première épreuve et contrariété que le destin allait mettre sur son chemin.

Un monde difficile à cerner

Je n’ai pas lu beaucoup de Dystopie, mais j’ai remarqué que dans certaines d’entre elle on sait qu’on est dans notre monde, ou quelque chose de très similaire. On sait également qu’il y eu de grands bouleversements et que rien ne nous est véritablement familier surtout d’un point de vue sociale et organisation politique. Mais il arrive aussi, que l’on est cette impression de cerner avec difficulté le monde fictif qui nous est présenté, c’est l’impression que j’ai eue en lisant Ménel Ara.

De plus, les dialogues ont un eu parfois, un côté trop familier à mon goût à certains moments, ce qui me dérange c’est que cela colle avec le personnage, ou son humeur, mais à l’écrit c’est dissonant… Mais heureusement, le reste est plutôt travaillé

L’échelle du temps est difficile à imaginer. La société oscille entre technologie de pointe (Hi-nan, l’équivalent d’un smartphone et d’une montre), et un côté légèrement Steampunk. Entre l’opulence et la rigueur aristocratique, et la vie simple, mais ou l’ambition et l’évolution n’ont pas sa place. J’ai eu quelques difficultés à voir l’impact de cette division de la ville sur la vie des gens, je l’ai compris (ouf, sinon je n’aurais pas pigé grand-chose à l’histoire), cependant l’auteur n’a pour moi pas assez exploité cette fracture sociale, économique entre les deux parties de la ville.

Mais, si l’auteur n’a pas souhaité mettre plus en avant son univers, à mon grand regret, mais c’est surtout pour mettre en avant l’envers du décor, les chefs, les politiciens, les gourous, ce qui font et défont les lois, ceux qui manipulent à outrance.

Manipulations dans l’ombre

Nous avons là le cocktail idéal pour ce genre d’intrigue, politicien, religieux et révolutionnaire. Ah là, là si loin et pourtant, si proche ! On pense au départ suivre le jeune Gaël dans cette période difficile succédant au décès de son père. Gaël est un jeune homme avec peu d’ambition, partisan du moindre effort pour s’assurer une vie simple, malgré son intelligence et ces capacités, il a fait ce choix plus par rébellion qu’autres choses, sa manière à lui d’être contre le système, même s’il est plus du genre a accepté les choses aussi injustes soient elles.

Mais au final l’on va surtout suivre trois hommes de pouvoir, le leader des Martyrs F., le gourou des Putras Suryena, et le chef de la Chambre des famille Youri Komniev. On ne connaît pas réellement leur objectif, ni même forcément leur motivation réelle. Ce trio infernal, n’a de cesse de comploter, manigancer, manipuler, voir tuer pour arriver à leur fin. Ils ne sont pas foncièrement mauvais, ni foncièrement bon, ce sont des hommes qui prennent des décisions conséquentes, par avidité, pour un idéal, difficile de savoir. L’auteur mets surtout en avant l’impact de leurs actions sur la société, et principalement sur trois personnes Victor, Gaël et Lili Dubuisson.

Les manipulations incessantes de notre trio (indépendamment les uns des autres bien sûr, va apporter de grands bouleversements dans la famille Dubuisson, Gaël et Lili voient l’émergence de la secte des Putras et des rebelles Martyrs au sein de la basse cité. Leur frère Victor, peu proche de sa famille car ayant réussi à se hisser dans la « bonne » société, est en pleins cœur des manipulations politiques de la Chambre des Familles. Mais là où Lili et Gaël restent observateur, on comprend rapidement que Victor veut jouer dans la cour des grands, et lui aussi obtenir ce qu’il souhaite, peu importe les moyens.

Thématiques sociales fortes

A travers ces personnages, et d’autres que vous découvrirez si je vous ai donné envie de découvrir cette histoire, les travers de nôtre société nous saute au visage. Youri Komniev, n’est pas sans nous rappeler bon nombre de politicien avide de pouvoir, magouilleur, où pots de vin et menace sont forcément courant. Les malversations et la face sombre des dirigeants, « des biens pensants » sont au premier plan de cette histoire. Et même chez les Martyrs où l’on prône la liberté, ou chez les Putras où il faut aimer son prochain, nous avons des démonstrations d’extrémisme, de violence, de manipulation à vous faire froid dans le dos.

Malheureusement, certaines situations font horriblement écho dans notre société, terrorisme, ségrégation, manipulation des masses, gouvernements corrompus, ou encore la communauté religieuse qui vacille dans le fanatisme, cela ne vous rappelle rien ? Tout n’est pas noir, heureusement et dans l’atmosphère difficile que dépeint cette histoire, il y a toujours quelques lumières qui trouveront un chemin meilleur.

Une action qui peine à s’installer, pour un premier tome qui solidifie ces bases, mais une thématique de fond mêlant intrigues politiques, idée révolutionnaire et conviction religieuse forte, une histoire qui si elle manque parfois d’action, d’évènements fort (il y en a quelques un tout de même) joue l’accent sur une chose, nous faire réfléchir sur cette société qui ne nous est pas si étrangère que cela, alors pour cette intrigue prometteuse, un 7/10.

Menel Ara, tome 1, Vincent Dionisio, Inception Editions, 2019

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