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Elline

Conte pour les fêtes de fin d'année, Adèle et les quatre sages




L’enfant qui est en nous refait surface et nous invite à croire que tout est possible. Alors pour ces fêtes de fin d’années je ne vous propose pas un blabla ordinaire, je vais vous écrire une petite histoire de Noël… J'ai peu publié ce mois ci, vous n'avez pas trop eu affaire à moi... Mais c'était pour mieux vous préparez cette surprise les enfants.


Une amie récemment m’a proposé de participer à un club d’écriture, mais je vous avouerais que tant que je ne serai pas plus disciplinée dans ma gestion quotidienne du blog, je ne dois pas me surcharger…


Mais l’idée n’est pas folle, car j’aimerais bien un jour réussir à écrire cette histoire qui me trotte dans la tête depuis longtemps maintenant…


En attendant je vais tenter de vous faire voyager avec cette courte histoire, qui je l’espère ne sera pas trop nulle… Donc c’est une grande première pour moi…



Adèle et les quatre sages


Nous étions un 24 décembre, le soir de la veille de Noël. Comme chaque année, depuis 8 ans, Anna lisait à sa fille l’un de ses contes de Noël préféré, histoire d’apaiser l’esprit de la petite toute à son envie d’ouvrir ses cadeaux le lendemain matin et surtout de partager un bon repas avec sa famille.


Mais cette année, la lecture ne semble pas l’amuser, ce conte ne la fait pas rêver… Adèle voit bien que sa maman est bizarre. Le ton de sa voix est éteint, ses yeux paraissent tristes… Pourquoi ne fait-elle pas les voix bizarres pour animer les personnages ? Le ton calme et hautain du hibou, la voix caverneuse de l’ours, le murmure malicieux du renard ou encore le rire tonitruant de la chèvre… Sentant que sa maman n’était pas comme à son habitude, Adèle, posa sa main sur celle de sa mère, et la coupa dans son élan :


- Maman, pourquoi ne fais-tu pas les voix… Tu sais, quand la chèvre parle bizarrement, ou la grosse voix de l’ours ?

- Oh… pardon ma puce, dit-elle avec douceur, je suis distraite ce soir. Veux-tu que je recommence l’histoire depuis le début ?

- Non, répondit la petite fille affichant une moue faussement boudeuse, c’est gâché!

- J’en connais une qui fait un caprice ? À ton âge ? Dit-elle avec un sourire moqueur.

Il n’y a pas d’âge pour aimer les bonnes histoires, madame maman, répond Adèle avec le même sourire, mais alors qu’elle voulait lancer une autre réplique, elle revit ce sourire triste sur le visage de sa mère. - - Maman, es-tu malade ?

- Non Adèle, je ne suis pas malade, je suis juste un peu triste… Elle prit une inspiration et lui dit. - Ecoute, j’ai eu ton père au téléphone, pendant que tu prenais ton bain. Comme il capte mal en Mongolie je n’ai pas pu lui parler très longtemps. Il m’a annoncée que son vol ne partirait pas, il est bloqué à l’aéroport à cause de fortes chutes de neige dans la région. D’après ce qu’il m’a dit, il ne sera pas de retour avant plusieurs jours et…

- … j’ai compris, dit-elle en soupirant, il ne sera pas là pour Noël…

- Je suis désolée ma chérie, mais tu sais il va faire tout son possible pour revenir au plus tôt. On pourrait se refaire un Noël rien que tous les trois.

- Oui, bonne idée, acquiesça Adèle avec un grand sourire forcé.


Anna savait bien que sa fille était extrêmement déçue, mais elle n’avait pas envie d’approfondir leur tristesse commune en poursuivant cette discussion. Elle ferma le livre qu’elle posa sur la table de chevet, déposa un baiser sur le front de sa fille et lui souhaita une bonne nuit.


xxx


Peu de temps après, un petit crissement contre la porte, suivit par un léger miaulement amena Adèle à se lever. Doucement, pour ne pas que sa mère l’entende, elle ouvrit la porte à son chat, Tora. Tora se frotta légèrement contre le mollet de la fillette, avant d’aller directement sur le lit et de regarder de son air de chouette Adèle, la pressant du regard pour aller se coucher.


- Tu sais bien que c’est toi qui m’a fait me lever Tora, tu pourrais être patiente quand même, murmura la fillette en lui apposant un bisou sur la tête.


Tora répliqua, comme elle savait si bien le faire, en ronronnant et pelotonnant la couverture, avant de se blottir près du ventre d’Adèle, une fois que celle ci eût rejoint le lit. Mais l’instant cocoon fût de courte durée, car aussitôt, Ebi le deuxième chat de la famille fit son entrée dans la chambre. Son pelage écaille de tortue et sa tâche sur le nez en faisait un parfait sosie de Tora, seul son léger embonpoint, son côté exubérant et câlin la différenciait de sa « sœur » d’adoption, aux tendances lunatiques et solitaire. Tora émis tout de suite un légers grognement, indiquant à Ebi de ne pas venir la déranger, cette dernière souhaitant néanmoins profiter d’un lit moelleux, contourna ce dernier très lentement. Avant de grimper dessus souplement, malgré son surpoids, et de se poser au pied du lit, du côté opposé de Tora faisant ainsi légèrement diminué les grognements de mécontentements de cette dernière.


Adèle n’a suivi que d’une oreille distraite se combat des plus épiques, Tora a toujours eu une tendance à l’exclusivité et le tempérament exubérant et démonstratif d’Ebi usait ses nerfs régulièrement. Fatiguée par ses premières journées de vacances, elle commença à s’endormir bercée par le ronronnement des chats, espérant que son père sera présent pour fêter avec eux les fêtes de Noël.


XXX


Adèle sentait quelque chose de froid tomber sur son nez, et d’un peu humide. Peut-être que Tora lui léchait le nez…La sensation est différente, ce n’est pas une petite langue rappeuse de chat. Elle leva sa main vers son visage, pour se frotter le nez et déloger l’intrus. Elle aperçut alors de son œil entrouvert, une feuille d’Erable rougeoyante au milieu de sa main. Surprise, elle se leva d’un bond et ouvrit les deux yeux… Plus qu’une feuille d’érable, tout ce qui l’entourait avait changé. Sa chambre au ton vert d’eau, sa maison de poupée en bois, son beau bureau d’écolier avec tous ses crayons aux multiples couleurs, sa petite guitare bleue près de la fenêtre, et son village Lego, son lit moelleux avec sa parure «pâte de chat »… Tout a disparu. Devant elle un paysage d’automne comme on en voit rarement. Les différentes essences d’arbres composant la forêt sur sa gauche sont parées de de brun, de rouge, d’orange et parfois d’un jaune si pur que l’on pense voir de l’or. Un petit cours d’eau serpente entre les champs près pour le repos hivernal, et les vergers dont les fruits mûrs font tomber les branches presque jusqu’au sol. Au-dessus d’elle un érable gigantesque, aux feuilles rougeoyantes, il faudrait au moins 5 personnes pour en faire le tour.


C’est la première fois qu’elle fait un rêve aussi réaliste, elle leva la tête et tout en regardant l’érable, elle sentit le léger vent lui caresser la peau, entendit le tintement du cours d’eau et le piaillement des oiseaux.


- Il faudrait peut-être penser à moins rêvasser et se mettre au travail ? dit une petite voix sur un ton sec et autoritaire.


Adèle, interrompue dans sa rêverie regarda autours d’elle et ne vit personne, elle pensait avoir rêvé quand :


- Je suis derrière toi, Adèle, répondit la même voix avec une pointe d’amusement

- Tora… C’est toi, mais, tu parles !! cria Adèle surprise de voir son chat lui répondre

- Oui je parle, car ici vois-tu ….

- Moi aussi, moi aussi je parle, cria Ebi sortant de sa cachette, derrière l’immense tronc, à côté duquel Tora se tenait bien droite.

- Ebi ! Combien de fois t’ai-je répéter de ne pas me hurler dans les oreilles ! siffla Tora entre ses dents, menaçant Ebi du regard le poil hérissé, plus par la peur que lui a provoqué Ebi que par l’agacement qu’elle provoque.

- Je suis désolée Toto, je pensais faire une surprise…


Pendant que les deux chats se chamaillaient, Adèle regardait ses deux amies avec de grands yeux ébahis. Elle ne savait pas quoi faire, était-elle dans un rêve ? Pourquoi ses chats parlaient ? Pourquoi Tora avait elle dit qu’elle avait du travail, dans un rêve, c’est étrange… Elle hésita un peu, mais décida de s’avancer et d’interroger les deux chats. Elle se racla la gorge, provoquant l’arrêt net des chamailleries, les deux chats assis sagement devant elle, elle demanda :


- Ebi, Tora, pouvez-vous me dire où sommes-nous ? Est-on dans un rêve ou avons-nous quitté la maison ?

- Eh bien, répondit Ebi en inclinant légèrement la tête, sa patte avant droite se grattant le menton, c’est un peu des deux.

- Mais comment ça un peu des deux, ça n’a pas de sens, dit Adèle interloquée

- Pour une fois, la bouboule ambulante n’a pas tort, acquiesça Tora

- Hey, cracha Ebi

- Bon… souffla Tora, vous voyez le petit banc, un peu plus bas, près du ruisseau, nous allons nous y asseoir et je te raconterai tout.



XXX


Adèle était installée sur le banc, ses jambes se ballotant d’avant en arrière l’une après l’autre, et sa main droite caressant distraitement le dos d’Ebi, recroquevillée à côté d’elle. Tora assise juste en face allait commencer son histoire.


- Je vais te demander de bien m’écouter pendant que je raconterai mon histoire, de ne pas m’interrompre car on n’a pas beaucoup de temps devant nous.

Adèle acquiesça silencieusement

- Bien, tu es ici dans le monde des rêves. Un monde rarement accessible aux humains, uniquement sous certaines conditions, généralement les plus pures et les plus méritants d’entre vous sont admis ici lorsqu’ils ont une envie très forte qu’un de leur souhait se réalise. Mais peu d’entre eux réussissent à traverser les quatre épreuves, dans le temps imparti et ils finissent par se réveiller le matin sans avoir le souvenir d’être venu ici. Toi tu as cette chance aujourd’hui, à toi de décider si tu veux rester ici dans cette prairie, profiter de la beauté et la sérénité de cet endroit pendant une nuit et te réveiller au petit matin sans souvenir de cette nuit. Ou tenter les quatre épreuves, très périlleuses, qui, si tu les réussis, te permettront de rencontrer les 4 sages qui exauceront ton souhait. Comme tu es une enfant, nous sommes autorisés à t’accompagner si tu choisis de passer les épreuves alors que souhaites-tu faire ?

- Si vous venez avec moi, je me sentirai plus en sécurité. En plus, je pourrai parler avec vous sur le trajet… Elle posa son regard sur Ebi. On va bien s’amuser, n’est-ce pas Ebi ? Qu’en penses-tu ?

Après s’être relevée et étirée longuement les pâtes arrière puis avant, Ebi dit en baillant.

- Miaaa… Oh oui j’espère bien, je ne suis jamais allée au-delà de la prairie.

- Très bien, mais je vous préviens toutes les deux, aller à la rencontre des quatre sages ne sera pas de tout repos.

- Tora, répondit Adèle en se relevant du banc où elle était assise, même quand je peux te comprendre, tu te montres rabajoie.


Tora fit mine de ne rien entendre, leva son museau bien haut, et partie la queue bien droite, le long du sentier de pierre blanche qui s’enfonçait au loin, en direction de la forêt.



XXX


Après un petit temps de marche, le long du sentier de pierre blanche, après des sessions de jeux avec Ebi, de conversation avec Tora, de pause « goûter », indispensable à l’appétit démesuré d’Ebi, nos trois amies sont arrivées près du ravin. Si certains peuvent être bien plus large, celui ci est extrêmement profond. Les différentes successions de roches calcaires aux tons beige/ bruns, se succèdent, retraçant les âges et s’enfonçant dans l’ombre… Coupant le plateau d’Est en Ouest, aucun passage n’est visible à l’horizon le long de l’immense vallée aux stryges.


- Venez voir, dit Ebi à quelques mètres d’Adèle et de Tora, il y a un panneau ici

- Qu’y a-t-il écrit ? demanda Adèle détachant son regard de l’immensité noire

- Dans ce monde on sait parler, mais pas lire…

Adèle se rapprocha de son chat, lui caressa affectueusement la tête et dit.

- Oh désolée bidibou, je vais le faire… Alors … si tu veux passer, tu ne pourras pas sauter. La sagesse seule pourra te sauver. Un regard vers le bas pourra t’aider. Hum encore faudrait-il en voir le fond…Cette noirceur me fait très peur.

- J’avoue que je ne suis pas tenté pour faire ce grand saut… annonce Tora l’air inquiet. Et puis on risquerait de s’écraser en bas.

- Mais si on ne peut ni sauter, ni traverser qu’allons-nous faire ?


Ebi avait raison, peu de solution s’offrait au groupe. Les trois amies échangèrent un regard perplexe et perdu. Mais cet état dura peu de temps. Le sol tremblait légèrement, la poussière et les pierres se soulevaient sous les vibrations. Nos trois amies prirent peur, Ebi se cacha sous les jambes d’Adèle. Tora, quant à elle adopta une posture autant de défi que de peur face à l’inconnu. Mais ce n’est pas un tremblement de terre qui les attendait, ou une bête venue des enfers, mais un vent d’une force inouï, qui sortait du ravin. Cela les fit tomber par terre et s’envoler des branches de plusieurs kilos, curieusement les feuilles de certains buissons résistaient étonnamment. Cela dura quelques secondes, puis les bruits sourds du vent devinrent stridents et le calme revînt.


- Ouah… ça secoue, dit Ebi toute ébouriffée

-Oh que oui, dit Adèle, mais ça m’a donné une idée… Nous allons traverser en volant !!

- Je sais que l’on est agile, dit Tora en riant, mais de là à voler, tu es bien rêveuse ma petite.

- Nous non, mais avec un parachute, oui. Dit Adèle en montrant du doigt les larges feuilles des buissons environnant. Tu ne l’as pas vu tout à l’heure, avec cette bourrasque elles ne se sont pas déchirée On pourrait fabriquer un parachute et guetter le prochain courant qui nous feras passer de l’autre côté ?

- Mais oui Tora, n’as-tu pas écouté l’énigme de tout à l’heure ? dit Ebi avec enthousiasme, un regard vers le bas pourra t’aider… La seule chose qui vient du bas c’est ce courant d’air.

- Oh puisque vous êtes d’humeur casse-cou, pourquoi pas. Mais je vous demande d’abord de faire preuve de sagesse et d’attendre, si une bourrasque revient on pourra être sûres que le phénomène est régulier.

- Toi attends Tora, tu es la plus patiente, pendant ce temps avec Ebi nous allons essayer de fabriquer un parachute pour nous trois !

- Faites donc comme vous voulez… soupira Tora en se couchant, les yeux rivés vers le ravin.


Pendant qu’Ebi et Adèle s’afféraient, couraient en tous sens portant des feuilles, des lianes ou des bouts de bois pour créer leur projet. Tora somnolait, attendant la bourrasque, mais elle n’eût pas le temps de s’endormir, à peine 10 min suffirent pour qu’une nouvelle bourrasque tourbillon fît son apparition. A peine remise de ce nouveau coup de vent les trois amies échangèrent un regard entendu. Elle s’affairèrent à terminer leur parachute, une grande feuille fera office de voile attachée avec des lianes tressées. Malgré la préparation hâtive et inexpérimentée, leur embarcation a fière allure. Elles s’attachèrent toutes les trois à leur parachute, au plus près du ravin et s’installèrent dedans. Adèle tenant les lianes pour diriger leur voile de fortune, Tora humant l’air et guettant le vent, Ebi s’agrippant dans le dos d’Adèle. Le vent fît rapidement son apparition, le grondement se fît entendre et bientôt la voile se gonfla, Adèle s’élança vers le ravin, et se jeta vers le gouffre, se laissant porter par le vent.



XXX


L’atterrissage ne fût pas des plus faciles, mais elles réussirent à se poser près des berges d’un courts d’eau bien agité. La voile était percée et les lianes guidant la voile ne pourraient pas servir à un nouveau saut.


- Et bien !! Çà s’était un sacré saut, je n’étais pas toujours sûre que l’on y arriverait

Je suis bien d’accord avec toi Ebi, quand la voile s’est percée j’ai commencé à avoir quelques doutes.

- Allez les filles, vous devriez être plus contentes, nous avons passé la première épreuve ! Je me demande bien ce qui nous attend à présent…

- J’espère que la prochaine ne sera pas aussi éprouvante, dit Ebi en essayant de remettre son pelage qui a été bien ébouriffé par tout ce vent, vous entendez le raffut que fait ce torrent ? Je n’ai pas envie de le traverser à la nage !

- De toute façon, vu ton poids tu serais sans doute en train de couler, annonça Tora avec un sourire moqueur.


Pendant qu’Ebi et Tora continuaient de se chamailler tout en faisant leur toilette respective. Adèle regarda les alentours. Un torrent au débit très rapide s’étalait devant eux sur plusieurs kilomètres constituant le ravin. Presque aussi large que ce dernier, il n’est pas possible de le traverser, et les berges bien qu’existantes sont étroites, glissantes. Malgré la beauté du lieu, sa dangerosité ne fait aucun doute… Une petite cavité dans la roche, attira son regard, elle s’en approcha et pu y lire la nouvelle énigme« Si tu souhaites traverser, tu finiras gelée. La patience est une bonne faculté. Un puzzle de soie et de bois pour t’aider ».


- Les filles, cria Adèle, espérant se faire entendre par-dessus le bruit sourd du torrent, il y a une nouvelle énigme. Vous serez contentes, on ne peut pas nager dans cette eau.

- Et comment allons-nous faire ? répondit Tora

- Il nous faut… heu de la soie et du bois… Qu’est-ce qu’on peut en faire ?

- En tout cas ça ne ressemble pas à un repas… dit Ebi, après qu’un gros gargouillement se fit sentir.

- Oh… - Tora s’étira un peu – on n’a pas le temps de penser à ton estomac, notre temps est compté dans ce monde s’y l’on veut réussir les épreuves des 4 sages.

- Je me demandais Tora, qui sont les 4 sages ?

- Personne ne le sait ma petite Adèle car ils sont difficile à rencontrer et leurs épreuves ne sont pas de tout repos. Il paraît que ce sont des hommes gigantesques, avec de grandes barbes, au teint pâle.

- Pas du tout, tu racontes n’importe quoi, les sages ce sont des animaux, comme toi et moi !!

- On verra bien si tu as raison Ebi, Si c’est le cas je te laisserais dormir sur le lit, avec ma couverture de laine pendant un mois ! Mais si je gagne, tu devras dormir dans le salon toutes les nuits pendant un mois !!

- Marché conclut Tora ! Serment de la patte ??? dit Ebi en levant sa pâte droite vers Tora, une griffe légèrement sortie

- Très bien. Tora, un peu à contre cœur, sortie sa griffe et fit le signe du serment avec Ebi.

- Bon les filles… à votre avis, comment allons-nous passer cette épreuve ?

- Hum pour moi si l’on ne peut traverser… et longer le torrent sur les berges risque de prendre trop de temps et d’être dangereux… Il nous faut un bateau !


Adèle, Ebi et Tora se mirent donc à la tâche. Il leur fallait quelque chose qui pourrait servir d’embarcation et résister un peu au courant violent du torrent. Elles arpentèrent avec prudence les rives du fleuve jusqu'à mettre la main sur une chose bien étrange, une demi-coque de noix, d’une taille gigantesque, suffisante pour toutes les trois. Elles ont pu l’approcher suffisamment de la rive pour pouvoir embarquer dedans. Ebi un peu essoufflée s’asseya, pendant que Tora restait perplexe sur leur projet.


- Bon on a trouvé le bois… mais qu’en est-il de la soie ? à quoi cela peut bien nous servir ?

- Je sais, dit Adèle, quand je suis allée à la mer l’été dernier, il y avait une barre à l’arrière pour diriger le bateau. Papa m’avait montré un peu comment faire, il fallait juste faire l’inverse d’où l’on veut aller. Il nous faut donc une barre, et de la soie pour bien la fixer au bateau.


Les abords du ravin étaient heureusement constitués de plusieurs petites cavités dans lequel les araignées fabriquaient leur toile d’un jour, toujours aussi collante et résistante. Et les petits bouts de bois flottés correctement assemblés suivant les souvenirs d’Adèle vont permettre de diriger au mieux leur originale petite embarcation. Une fois prête nos trois amies se lancèrent. Elles montèrent dans leur bateau, plusieurs petits morceaux de bois constituaient cette barre attachée et collée avec des fils de soie. Un bâton plus grand allait leur servir pour mettre à flot leur embarcation, elles poussèrent fort sur ce dernier, si bien que quand le courant les embarqua, Ebi faillit tomber dans l’eau, mais un légers contact du liquide glacé sur sa pattes avant la fit tellement sursauté qu’elle se retrouva après une sacrée pirouette, assise sur son fessier ! Ce qui fit rire au éclat Tora, et également Adèle qui en lâcha la barre quelques instants, la noix dériva dangereusement vers un rocher, mais Adèle rattrapa son erreur à temps.


- Ouf, on a eu chaud ! On ne va pas pouvoir trop se relâcher pendant cette traversée. D’ailleurs, quand est ce que l’on va s’arrêter Tora ?

- Humm, et bien si on se réfère à ce que dit l’énigme, on devra faire preuve de patience, donc ça va être un peu long. Une fois le courant plus calme et le ravin passé, on en saura un peu plus.

- Alors pendant que je dirige le bateau, surveillez bien les alentours en quête d’indices.



XXX


Après un bon moment passé à naviguer, qui leur sembla aussi long qu’un après midi, mais dans un rêve ne l’oublions pas, le temps s’écoule différemment… Elles arrivèrent sur une partie de la rivière moins agitée, et moins large, ce qui leur a permis de se rapprocher plus facilement de la rive non loin d’un nouveau panneau introduisant la nouvelle épreuve. Elles se trouvaient à présent toutes les trois sur une grande plaine, l’herbe était d’un vert éblouissant et appétissant, même pour des chats ! Quelques grands arbres de ci et des espaces fleuris donnaient un peu plus de rythme à l’endroit, mais tout était extrêmement plat comparé aux paysages précédents. Le périple dans la noix-bateau, n’a pas été de tout repos, elles sont toutes les trois trempées et fatiguées de leur traversée, cependant leur temps est compté. Elles essayèrent de se sécher comme elles le peuvent, pour les chats leur pelage permet de sécher rapidement. Adèle eût plus de difficulté à se réchauffer, mais les mondes magiques recèlent des surprises et près du nouveau panneau elle trouva des vêtements propres. Une fois habillée elle se releva et lu l’énigme.


- Allez les filles, plus que deux épreuves ! On doit arriver à temps pour rencontrer les sages, vous finirez de sécher en marchant… Alors la nouvelle épreuve est « Si tu veux le contourner, tu finiras piégé. L’intelligence est la seule vérité. Les dessins tu devras observer. »

- Bla bla… bla… je suis pressée de retourner à la maison, j’ai faim et envie de dormir sur le canapé, dit Ebi la mine boudeuse.

- Ebi a faim ?? C’est terriblement, étonnant…

Tora était moqueuse, comme toujours, et la conversation poursuivit en s’envenimant de plus en plus. Ebi et Tora enterrèrent la hache de guerre quand elles virent Adèle assise dans un coin, la mine triste, attendant la fin de leur dispute. Elles arrivèrent près d’elle, chacune d’un côté d’Adèle, Tora parla la première :

- Désolée, Adèle, allons terminer ces épreuves au plus vite…

- Oui… on est désolées

- Ce n’est pas grave, Adèle se leva, allons-y les filles ! suivons le chemin, nous allons réussir cette nouvelle épreuve ! Même si je n’ai rien compris !


Elles n’ont pas eu à marcher très longtemps, devant leur yeux s’étendait un damier géant, chaque carré était composé de fleurs, rouge, orange, bleu, jaune, violet… En face d’elle une case d’herbe, une tête de cheval était dessinée dessus. Adèle s’approcha du dessin :


- Pourquoi y a-t-il une tête de cheval ?

- On doit peut être imité un cheval …. Dit Ebi prenant une pose ressemblant à un équidé.

- Il faut se déplacer comme dans un jeu d’échec… répondit Tora avec un soupir d’agacement. Ce n’est pas un cheval mais un cavalier, il se déplace en L. Regardez un peu à droite, il y a un autre dessin, c’est un fou, il permet de se déplacer en diagonal. A chaque déplacement on doit respecter celui de la case précédente jusqu’au dessin suivant.

- C’est une bonne idée Tora, mais pourquoi on ne couperait pas à travers, on pourrait aller tout droit ?

- Tu n’as pas écouté Ebi, si l’on contourne on sera piégé.

- En est-on sûr Adèle.

- On pourrait jeter quelque chose sur la case à gauche du cheval, on verra bien ce qu’il va se passer.


Adèle pris une pierre, elles reculèrent un peu toutes les trois ne sachant pas ce qu’il allait se passer. Elle jeta la pierre, il ne se passa rien, pendant quelques secondes. Puis des lianes épineuses jaillirent et attrapèrent la pierre. Elle était secouée en tous sens, fendillée par endroit à cause des épines aussi dur qu’un diamant. Puis elles se relâchèrent une fois la pierre brisée en deux.


- Bon d’accord, ce n’était pas une bonne idée, dit Ebi toute tremblotante

- Tora, tu es en charge de nous guider dans ce labyrinthe… restons prudentes, on avance que quand Tora nous l’annonce.

- Allez, suivez-moi. Et toi Ebi, écoute-moi pour une fois.


Elles commencèrent leur périple dans le damier, doucement, prudemment, suivant les directives de Tora. Le damier était plus grand que ce qu’elles pensaient, la plaine permet de le voir entièrement mais la vue sur l’horizon est trompeuse sur les kilomètres restant à parcourir. Au bout de longues heures, la fin du damier était tout près, Ebi oublia alors toute la traversée et s’élança dans la mauvaise direction. Elle fût rapidement prise par des sables mouvants, elle paniquait, miaulait en tous sens mais s’enfonçait de plus en plus. Tora bondit vers Ebi, la mordit dans le cou comme le fait une maman chat pendant qu’Adèle attrapa Tora et les tira doucement vers elle en suppliant Ebi de se calmer. Après quelques minutes d’acharnement elles réussirent à extirper Ebi.


- Pouah, je suis désolée les filles, pardon…. Je n’ai pas réfléchi….Merci Tora d’avoir bondit vers moi pour m’aider…

- C’est rien… continuons…

Tora poursuivi son chemin, Adèle prit Ebi dans ses bras, pour la rassurer.

- Tu sais, elle est souvent ronchon, et tu l’agaces souvent… Mais je pense qu’au fond, elle t’aime bien.

- Je sais… ronronna Ebi



XXX


Elles terminèrent le parcours dans le damier sans nouvelle encombre, et poursuivirent leur chemin sur la route de pierre blanche. Le décor peu à peu se modifia, la plaine retrouva ses courbes, les arbres refirent leurs apparitions, elles arrivèrent alors au pied d’une petite montagne de pierre grise. Le chemin se dirigeait vers la elle pour s’enfoncer dans une grotte sombre encadrée de pierre blanche. Le dernier panneau les attendait juste devant.


- Cette fois nous y sommes… Ebi, Tora, toujours avec moi ?

- Oui petite, vas-y, dit-nous, que doit-on faire maintenant ? répondit Tora

- « Si les sages tu veux rencontrer, l’obscurité tu devras traverser. Le courage est la seule clef. La lumière en toi est ton alliée. »

- Cette fois je ne crois pas me tromper en annonçant que l’on doit traverser cette grotte.

- Tu as raison, Ebi… Et puis nous voyons dans le noir donc ce n’est pas un souci.

- Je vous fais confiance les filles, car moi… le noir cela me fait vraiment peur.


Toutes les trois sur une seule ligne devant la grotte, elles s’enfoncèrent d’un même pas dans le noir. Et elles ne virent rien de plus, à l’instant où elles posèrent un pied dans cette grotte tout autour d’elle devint aussi noir que la nuit la plus profonde. Elles continuèrent à avancer, mais elles étaient toujours entourées par toute cette obscurité.


- Je n’y vois rien, et toi Tora ?

- Pareil, c’est vraiment étrange….

- Que va-t-on faire les filles, on ne voit plus l’entrée, ni la sortie… Que va-t-on faire ?? Tora j’ai peur… il fait trop noir. des larmes commençaient à couler sur ses joues, si Ebi et Tora ne voyaient rien, elles sentaient sa détresse.

- Mais viens ma petite, avançons…

- Non on n’y arrivera pas… C’est trop difficile, on ne voit rien, comment peut-on continuer ?

- Pense à ton papa, dit Ebi en câlinant Adèle avec sa tête. Reste courageuse, aie confiance en toi et en nous… Parfois il faut juste croire fort en nos rêves…


Adèle prit quelques respirations, et repensa à leur périple à toutes les trois. Au courage qu’elle a eu en sautant de ce ravin. A sa patience dans la traversée du fleuve, ou encore le sauvetage d’Ebi dans le damier… Elle ne devait pas avoir peur, pas maintenant…


- Vous avez raison les filles, dit-elle en essuyant ses larmes, je sais qu’on va y arriver.


Elle se remit en marche, mais si elle ne savait pas où aller… Le premier pas qu’elle a fait a eu l’effet d’un interrupteur… La grotte s’est soudain éclairée d’une lumière blanche qui les éblouit un bon moment. Quand elles ont enfin retrouvé la vue, une salle immense se dressait devant elle. Une magnifique grotte blanche aux reflets bleu et irisé ; sur quatre trônes de glace se tenaient les 4 sages… Un hibou au pelage blanc, soyeux comme la neige, mais son regard perçant faisait froid dans le tellement il était inquisiteur. A sa droite, un ours polaire, sa fourrure blanche et soyeuse scintillait comme de petites étoiles, son regard était très doux. Puis vînt le trône du troisième sage, le Renard argenté, ses petites moustaches frémissaient d’amusement et son regard était bien rieur. Puis vînt le dernier, le bouquetin, blanc lui aussi, il avait un bouc qui descendait jusqu’à ses sabots, ses cornes faisaient de nombreux tortillons, il paraissait plus vieux que ses trois compères, il prit la parole en premier :


- Bienvenue à vous Adèle, Ebi, et Tora…

« Il connaît nos noms –chuchota Ebi ; Mais tais-toi donc pesta Tora »

- Vous avez fait preuve de sagesse, de patience, d’intelligence et de courage… Vous pouvez à présent formuler votre souhait…

- Mais attention, ne soyez pas trop gourmand, dit le renard.

- Vous ressemblez drôlement aux quatre personnages de mon conte préféré vous savez, dit Adèle joyeusement.

- On prend, l’apparence qui reflète ton imagination tu sais dit la chouette en secouant la tête.

- Oui, on aurait pu ressembler à de grands barbus, dit l’ours avec un sourire, pas très rassurant avec toutes ses dents.

- Alors petite… énonce ton souhait… dit le bouc la voix tressaillante

- Très bien… je souhaiterais que mon papa puisse être avec ma famille et moi pour les fêtes de Noël.

A peine eu t’elle prononcé ces paroles que la salle trembla, la lumière se fit de plus en plus forte… Elle sentait les éléments tourner autour d’elle.



XXX


Adèle se réveilla le lendemain matin, fatiguée et mais contente de ces aventures. Ebi et Tora étaient près d’elle, elles se regardèrent et pouvaient voir dans les yeux des uns et des autres qu’elles avaient passé un moment hors du temps inoubliable. Elle prit un soin particulier à s’habiller, mis sa petite robe bleue avec des étoiles argentées, des chaussures vernies noires avec un bandeau pour ses cheveux. Sa mère pris le temps de coiffer ses anglaises entre les diverses préparations composant le repas de Noël.


Vers midi, les premiers invités arrivèrent, cousins, oncles, tantes, grands-parents. Peu à peu tout le monde arriva, la maison devint d’un coup beaucoup plus bruyante et pleine de vie. Ebi se réfugia dans son hamac, sur le radiateur du salon, et Tora préféra s’isoler sur la bibliothèque, en hauteur personne ne pouvait la déranger. Vers treize heures, Anna sonna l’heure du repas, tout le monde se mit à table, sauf Adèle qui regardait par la fenêtre.


- Adèle, vient à table, on t’attend, lui dit son grand père, pressé de commencer à manger ses fruits de mer.

- Non, il manque encore papa.

- Mais ma chérie, lui répondit sa mère… tu sais bien que ton père ne va pas rentrer aujourd’hui, on en a parlé hier…

- Oui, oui je sais bien… Mais je sais aussi qu’il sera là, bientôt.

- Adèle … enfin…

- On dirait que ma petite fille a eu le nez creux…

- Papa !!!


Son père était là, avec une barbe de quelques jours, le nez rouge à cause du froid. Adèle lui sauta dans les bras de joie, sa femme courût l’embrasser et toute la famille se réjouit de ce cadeau de Noël inattendu. Adèle passa un Noël merveilleux à jouer avec ses cousins, ouvrir ses cadeaux, écouter les histoires fabuleuses de son père.


Après toutes ces émotions, elle somnolait beaucoup, la nuit était bien avancée. Son père l’aida à se mettre au lit, l’embrassa tendrement et lui a promis de rester un bon moment à la maison avant sa prochaine mission. Ce soir là, couchée sur le dos, Adèle senti une gêne dans son, ce n’était pas là il y a quelques secondes, elle se releva, et trouva sous son oreiller un médaillon représentant les quatre sages qui l’ont guidée.


FIN


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