top of page
  • Elline

La Cour d’Onyx, 1 Minuit Jamais ne vienne

Qui ne connaît pas la reine Elisabeth. Que ce soit la reine actuelle, ou Elisabeth Tudor, elles ont toutes deux marqué leur époque par un règne flamboyant. D’une main de fer, la reine Elisabeth 1ère du nom règne sur l’Angleterre depuis une bonne trentaine d’années.


Si le temps a fané sa beauté, son pouvoir, son influence, sa poigne son intact et les envahisseurs étrangers rentrent bredouilles.


Mais l’Angleterre avant d’être chrétienne, est avant tout un peuple aux croyances païennes fortes. Fae, lutins, gnomes, etc. les créatures féériques non pas désertés, elles restent là cachées, dans l’ombre du pays, et particulièrement au cœur de Londres dans le palais d’Onyx.


Une reine d’en haut, une d’en bas, les deux souveraines ont un lien bien plus important qu’on ne peut l’imaginer.


Mais ce pacte si particulier créer une ombre grandissante dans la cour humaine, un homme ce doute bien que quelque chose se trame, que les décisions de la reine font l’objet d’une manipulation particulière et que cela pourrait mettre en péril la couronne si durement acquise.



Folklore féerique à l’ambiance sombre et prenante


Ce qui m’a attiré en tout premier vers ce livre, c’est l’intégration du folklore féerique dans une partie de l’histoire britannique, dans ce cas la période élisabéthaine. Si certaines de ces créatures nous sont bien connût (elfes, fées, gnomes) j’ai dû mener quelques recherches pour comprendre ce que sont les brownies (bien utile au quotidien), les amoureux de folklores celtes vont apprécier cette découverte.


Marie Brennan m’avait déjà habitué dans « Les Mémoires de Lady Trent » à un travail de recherche, de documentation d’une grande précision, donc je suis ravie qu’elle ait fait cela également pour enrichir notre imaginaire avec un folklore plus riche.


Ce qui est vraiment intéressant, c’est de voir comment ces créatures vivent avec nous, dans notre monde, ce qu’elles craignent, aiment. Leur rapport à la foi est abordé, mais aussi l’amour homme/fae et ces conséquences sur l’un comme sur l’autre. Si les fae s’invitent facilement, en se déguisant, dans le monde des humains, elles l’admirent autant qu’elle le craigne. Car à cette époque, tout comment peut-on accepter ce qui ne vient pas des enseignements de Dieu ?


Elles sont également aussi complexes que nous, les hommes, certaines gentilles, serviables, aimantes, d’autres cruelles, indifférentes, manipulatrices. L’ambiance est alors complexe, sombre, aussi bien de par son intrigue, qu’avec des personnages fae comme Invidiana, froide et cruelle.



Cadre historique détaillé


L’histoire possède donc un folklore bien fourni, mais tout cela a de l’intérêt en s’imbriquant dans une période de notre histoire, à la fin du règne d’Elisabeth 1ère entre 1588 et 1590. La reconstitution est incroyable, l’inclusion de personnages de l’époque, les descriptions des décors, des lieux, des costumes, des habitudes de la cour. Tout y est, immersion totale en cette fin de XVIème siècle.


Le plus impressionnant est sans doute la façon dont l’auteur traite le personnage de la reine Elizabeth, peu présente dans ce roman, son influence n’en ai pas moins très impressionnante, au point d’influencer entièrement la vie des personnes de son entourage, même de simples serviteurs… Le côté énigmatique, froid, charismatique, intriguant, intelligent de la reine ressort bien, même dans ces derniers jours sa beauté physique faiblit, mais pas son âme. J’ai apprécié la justesse du travail de reconstitution de la cour de l’auteur, de l’entourage de la reine à l’époque… Que vous dire de plus, on s’y croit !


On a également l’occasion d’assister à d’autres périodes marquantes d’Elisabeth (emprisonnement, accession au trône, mise à mort de sa cousine, choix religieux, etc.), cela permet de se replonger dans la période de règne global, mais également de voir le rapport entre les deux mondes et le pacte étrange qui les relie.



Un style riche et détaillé, deux personnages au cœur d’une lutte de pouvoir


En plus du travail de recherche et reconstitution rigoureux, l’auteure écrit merveilleusement bien, la fin du roman pleine d’action est la partie la plus trépidante, j’aurais aimé qu’elle imprègne son récit plus tôt de cette action qui est aux abonnés absent dans les deux-trois premiers actes. L’intrigue est intéressante, s’étoffe au fur et à mesure, nous passionne et permet d’oublier, un peu, le manque d’action. Les différents sauts dans le temps apportent du rythme à l’histoire et complexifie la narration, les révélations, l’histoire des personnages sans pour autant nous étouffer sous un flot d’informations difficile à assimiler. Le voyage d’un temps à l’autre, d’un royaume à l’autre se fait bien et on ne se perd pas dans le fil de l’histoire, car on suit principalement Michael Deven et Lune.


Michael est un humain qui a réussi à intégrer la garde rapproché de la reine. La vie à la cour est chère, et nécessite une certaine prestance, même pour un garde. Alors pour se faire une place durable à la cour, et ne pas finir sans le sou, il compte bien gravir les échelons et prouver sa valeur auprès de Francis Walsingham en enquêtant sur la personne dans l’ombre de la reine…


Lune, quant à elle est, une Fae en disgrâce vivant au palais d’Onyx, si elle a échappé à la mort en décevant la reine Invidiana, sa position reste délicate et dangereuse. Sous un déguisement particulier, elle va s’introduire dans le monde des humains pour récolter des informations, mais si Michael gravit les échelons, la position de Lune sera de plus en plus périlleuse….


Si les personnages secondaires sont plus exploités dans ce récit, Invidiana, Tirésias, Walsingham, les brownies Goodemeade ou encore Vidar et apporte une vraie plus-value. Les personnages principaux moins convaincus, ils se bonifient avec le temps, au départ leur besoin d’ascension sociale permanente, surtout pour Lune, ne me plaît pas particulièrement. Mais par la suite, ils prennent des décisions difficiles, font preuve de plus de courage, leur caractère s’affirme j’ai hâte de voir leur évolution par la suite.


Un roman qui peine à démarrer. On doit s’accrocher au départ, l’intrigue est claire, mais l’action n’est pas au rendez-vous, les objectifs des personnages nous semble en décalage avec l’intrigue principale, en tout cas au départ. Le temps pour l’auteur de poser les bases de son histoire. Il faut avoir une connaissance de l’histoire d’Angleterre de l’époque, sinon faites un petit brief pour ne pas être trop perdu, avec tous ces noms, dates. Une belle découverte du folklore de l’époque, une intrigue qui se complexifie et nous tient en haleine pendant toute notre lecture, une question, qu’est ce qui nous attend dans le tome 2 ? Un bon 8/10 pour ce premier tome de qualité.

La Cour d’Onyx, 1 Minuit Jamais ne vienne, Marie Brennan, Atalante, 2018

43 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Vous avez deux fenêtres de commentaires une, ci dessus, liée à la nouvelle modification du blog.

La seconde est une ancienne application, sur laquelle vous avez déjà écrit d'anciens commentaires.

Merci de privilégier le nouveau mode de commentaire, bonne lecture

bottom of page